Histoire de tissus. Feat [Katie Rush]

Histoire de tissus
 

Depuis que j’ai commencé dans le domaine de la mode, j’ai toujours prôné l’importance de travailler avec une équipe mixte même si je côtoyais plus de femmes que d’hommes. A Paris, j’ai laissé 3 mannequins hommes, 1 coiffeur, 1 photographe et 1 couturier ainsi que 5 mannequins femmes, 2 maquilleuses, et une photographe. Ici l’histoire se répète sauf que je n’ai qu’un mannequin masculin ! Mon cher et tendre James, celui qui m’a sortie de l’enfer et qui me redonne confiance de jour en jour.

Il y a quelques semaines je suis rentrée en contact avec un couturier de la ville. Selon plusieurs personnes c’était le meilleur ! Sauf qu’à quelques jours du défiler, il m’a laissé en plan et j’ai du chercher en catastrophe une personne de remplacement. En cherchant bien, j’avais trouvé les coordonnées d’une couturière de 23 ans : Nelly Connors. Après un coup de fil, elle avait accepté de me rencontrer pour un premier contact et voir si nos visions de la mode pouvaient coller. C’était un succès. Avant de sortir de là, j’avais commandé quelques croquis pour voir ce qu’elle pouvait me proposer. Aujourd’hui, je dois la revoir pour qu’elle me montre ses talents, mais je ne m’en fais pas : c’est quelqu’un de très doué et que j’apprécie vraiment.

Bien des choses ont changés depuis ma mise en couple avec James. J’ai de plus en plus confiance en moi et aux autres. Je recommence petit à petit le métier que j’aime. C’est pour ça que ce matin, je file au bureau pour voir les différents messages que j’ai reçu, voir les rendez-vous de prévus pour la journée et préparer les prochains décors. Bref une journée bien chargée comme je les aime.

Il est bientôt l’heure de me rendre au magasin de Nelly. Je m’y rends en voiture et me gare sur le parking en face du bâtiment. Je m’avance en respirant un bon coup ! Je ne m’en fais pas mais je stresse quand même un peu. Surement moins que la jeune femme qui va me recevoir, qui je dois l’avouer à un poids assez fort sur les épaules mais je ne suis pas « une patronne difficile » j’aime la discussion. Je rentre dans l’entrée et attend ma collègue en souriant. Lorsqu’elle se présente face à moi, je ne peux m’empêcher de m’avancer et de lui serrer la main pour la saluer : « Bonjour Nelly, comment ça va ? » Dès la première fois, j’avais demandé si nous pouvions nous appeler par nos prénoms. Pour ce qui était du tutoiement ou du vouvoiement, je n’avais pas donné d’avis là-dessus. J’allais laisser faire les choses et voir en ce moment précis.