C'est toi ça ? - TIANA & MARISSA

Marissa avait une heure à tuer avant d’aller bosser et un besoin crucial de produit d’hygiène féminin manquait à la maison. Sachant qu’elles étaient trois à les utiliser, ce n’était pas le moment d’en manquer. N’importe qui se sentirait mal pour leur fils, le petit Jayson qui se trouvait être l’unique mâle de la maison, mais pour Marissa, c’était rien. La brunette attacha ses cheveux en queue de cheval et enfila un t-shirt tout de même assez plongeant. Un motif de chevreuil bordait le devant, pourquoi ? Elle ne le savait pas, sauf qu’elle l’avait trouvé jolie sur la corde à linge d’une voisine et hop, il était à elle. Farrell se rendit au centre commercial et une fois sur place prit ce petit instant de magasinage pour dissimuler quelques trucs dans son décolletée, ses poches et son sac avant de repartir. Elle passa face à la librairie où une séance de dédicace avait lieu. La brune s’approchait de la femme en hurlant. « Oh mon dieu ! Je vous connais ! C’est vous qui avez écrit ce roman ? Je suis sur le point de le lire…. Pour l’instant, il me sert pour niveler ma commode dans ma chambre, mais je comptais m’y plonger ! » Elle mâchait sa gomme avec grossièreté en usant d’un grand sourire, s’appuyant contre la table de la brune. « Pas cher pentoute, ma femme l’a trouvé à la friperie ! et je pense que la vendeuse à même oublier d’y charger ! » Elle rit.

Marissa parlait toujours sans vraiment faire attention aux mots qu’elle utilisait. Parfait c’était un peu trop vulgaire, d’autres trop direct et parfait un peu sotte même. Elle ne s’intéressait pas plus qu’il fallait à ce que les gens pensaient d’elle, après tout, elle avait vécu le fait d’être homosexuelle dans les années 80. La belle brunette s’empressait d’entreprendre une conversation avec la jolie écrivaine qui lui répliqua plutôt amicalement, ce qui lui plaisait bien. « Et bien tant mieux ! Je ne compte pas perdre sept mois de ma vie à lire un truc pour rien alors ; je t’avoue même que je ne suis pas une grande lectrice, mais on m’a dit que ça parlait de sexe, alors là, je suis totalement ouverte ! » Elle se mit à rire. L’écrivaine lui lança une petite vanne amusante en lien avec ce qu’elle venait de lui répondre. « De toute évidence, lorsque je vais lire le premier tome, il m’en faudra un pour compenser l’ajustement de mon meuble ! » Elle baissa les yeux vers la table et attrapa le roman. « Et ça, c’est combien que vous le vendez ? » Elle n’avait pas vraiment d’argent à dépenser.

Marissa appréciait beaucoup cette femme, autant pour sa personne que pour ce qu’elle dégageait. Elle voyait bien la gentillesse derrière elle et apprécierait même de sortir un de ses jours. « Vous êtes vraiment sympa pour une auteur sérieux ! » C’était un peu vache, mais elle ne s’en rendait pas vraiment compte. Mary était sincère. Elle attrapa un bout de papier et griffonna son numéro de téléphone. « Inquiète toi pas, je ne te drague pas, bien que tu es canon.. je suis mariée et comblée avec ma femme. Si jamais ça te tente, de sortir et boire une bière, tu peux m’appeler et ce sera un plaisir ! » Voyant qu’elle lui offrait le livre, le sourire de la brune s’amplifia. Elle avait réussis à ne pas débourser pour le roman. Sam serait sûrement bien fier. « Oh génial, vous êtes génial sérieux merci ! » Elle tapa des mains. C’est à ce moment qu’une grosse femme se racla la gorge face au dynamisme de Marissa. Farrell tourna le dos et fronça les sourcils en fixant la femme qui semblait vouloir discuter avec l’auteur. « Oh ce calme l’hippopotame ; j’ai pas terminé ! » Elle se fit aussitôt pousser par la femme obèse, laissant Marissa tomber directement sur la table d’autographe de Tiana.

Marissa se fit littéralement projeter contre la table d’autographe et se frappa la tête contre le mur au même moment. Un peu secouée, la belle brune se releva en colère. Elle fixa la grosse dame qui venait de carrément la pousser. Elle n’avait aucune pitié et Mary n’était certainement pas la femme qu’il fallait provoquer. Repoussant le haut de ses manches, la brune fixa les lunettes en mauvais état de l’auteur. « Non ça va pas, cette conne vient de m’envoyer valser sur la table ! » Elle serrait les poings, se mit à courir pour se jeter carrément sur l’autre femme lui balançant des coups en plein visage. L’auteur semblait préalablement vouloir régler ça toute seule, mais Farrell ne lui laissait plus d’autre choix. « GROSSE PUTE! » Hurla-t-elle en la frappant de plus belle.

Bien qu’en se jetant sur l’autre femme, Marissa compromettait la séance d’autographe de cette pauvre femme, la joie que lui éprouva d’envoyer son poing dans la figure de cette salope lui était très favorable. La sécurité intervient finalement et l’un des agents l’attrapa violement pour l’empêcher de se battre. Hurlant à tue-tête, Farrell se faisait tirer vers le sens inverse du couloir. Elle levait les bras en l’air pour se débattre. « ACHETEZ SON LIVRE, C’EST DE LA BOMBE MESDAMES ET MESSIEUX ! » Et Marissa disparue de la pièce. Malheureusement, elle aurait bien apprécié discuter plus avec cette femme, mais on l’avait poussé à bout.

TERMINÉ & VERROUILLÉ