Play the game[Olaf/Katie]

Il faut bien jouer le jeu
   

Cela fait un peu plus de trois semaines que j’ai posé mes valises ici. J’aime cette nouvelle ville mais il me manque quelque chose. Selon ma petite sœur chez qui je vis pour l’instant il s’agit de mon métier. Cela fait plus d’un an et demi que j’ai arrêté mon site, la photographie et le mannequinat, il serait peut-être temps que je recommence. Sauf que j’ai plus la même confiance en moi et j’ai peur que ce ne soit plus comme avant. En parlant de métier, celle-ci me propose un petit boulot : elle a donné mon CV à une agence qui veut que je prenne une de leur auteur en photo afin de promouvoir la sortie du roman. J’avoue avoir accepté à contre cœur, me sentant piéger par la situation.

Je regarde l’heure, il n’est que cinq heure du matin, ça ne sert à rien que je reste au lit, je n’ai pas fermé l’œil de la nuit. Je me lève, prend la direction de la salle de bain et fait couler un bain. Une fois dans la cuisine, je prépare un petit déjeuner pour ma petite sœur et prend une « lunch-box » dans l’armoire et me prépare une salade de fruit. Ce sera le seul plat que je mangerai de la journée.

Le temps passe lentement, je scrute le ciel, il fait beau. Je monte dans ma chambre, prend un short en jeans et le premier tee-shirt de la pile. Je mets mes Converses noires et prend mon sac appareil photo pour vérifier que j’ai bien tout le matériel. C’est nickel je peux quitter la maison. Arrivé au parc, je m’installe à l’endroit prévu pour le shooting, une personne s’approche de moi et se présente sous le nom de Tiana, c’est surement ma cliente. Je l’accueille avec un sourire, prenant sur moi pour ne pas montrer mon stress. Je lui tends la main et attend qu’elle serre la mienne. « Bonjour, je me présente je suis Katie. » Je ne suis pas difficile, je ne veux pas de madame, mademoiselle ou qu’on m’appelle par mon nom de famille. C’est la seule chose qui n’a pas changé depuis le début. Après avoir fait les présentations  je demande : « C’est votre premier shooting ou pas ? » J’aimais savoir cette information car j’étais parfois plus patiente avec une « nouvelle » qu’une ancienne et puis comme ça, je pourrai lui expliquer comment je fonctionne de la prise des photos à la mise sur le site.

   

Il faut bien jouer le jeu
 

Depuis ma discussion avec Liam, je prends sur moi pour jouer un rôle d’une femme que je ne suis pas quand je suis dans la rue. Je m’explique : A mon arrivée à Burlington, je restais dans la maison de peur de croiser Henry dans la rue ou je sortais mais je craignais tout le monde même les enfants ! Il fallait que ça change, alors avec l’aide de Liam et de James j’ai décidé de changer. Aujourd’hui j’arrive à tendre une main sans trembler et à serrer une main fermement. Par contre le regard de la jeune femme me met mal à l’aise. Il faut encore que je m’entraine sur ce point là.

Je l’écoute et rigole gentiment à ce qu’elle dit : « Oui un peu mais ne vous inquiétez pas, ça va très bien ce passer. » Dis-je en posant délicatement une main sur son épaule et l’écoutant à nouveau se confier sur la suite de la séance : « La première photo est toujours la plus difficile après ça devient un jeu d’enfant et généralement on prend plaisir à ça. » Je souris et me donne une tape inconsciente. « Pourquoi je lui raconte ça moi ? » « Pardon je m’éloigne du sujet, je vous disais ça car avant d’être photographe j’étais devant l’appareil. » Autant être honnête et sincère avec elle. Elle semble sympathique donc autant partir sur de bonnes bases. « Pour répondre à vos questions : non ce n’est pas mon premier mais vous êtes mon baptême, ici dans cette ville. » En faisant un clin d’œil puis reprenant d’une voix sérieuse : « Généralement je commence toujours par discuter et apprendre à connaitre le modèle qui travaillera avec moi. Si c’est son premier shooting, je prends le temps de le mettre à l’aise. Après nous discutons des poses, de ce qu’il veut vraiment comme photos. Je n’impose rien, je suis ouverte à la discussion. Ensuite les photos se font, j’en fais entre 10 et 20 par séance. Quand c’est terminé je retourne au bureau où je mets les photos sur ordinateur, je les retravaille avec l’aide du modèle et quand ça plait, j’en imprime quelques unes, envoie les autres dans les agences et si j’ai l’accord du mannequin ou de l’auteur, je les poste sur mon site pour faire de la publicité. »

Des personnes telles qu’Anton, Liam, James ou ma petite sœur me sont d’une grande aide mais ce ne sont les seuls : la photographie m’est aussi d’un grand secours. Sans elle, je n’aurai plus osé travailler, sortir, prendre plaisir à regarder les choses qui m’entoure dans cette magnifique ville. Je la regarde et l’écoute me dire qu’elle n’est pas photogénique. Je souris et rigole quelques secondes : « C’est l’excuse que tout le monde me sort et pourtant les poses sont toujours magnifiques. » Je regarde aux alentours et voit un banc, « Cela vous dirait que nous prenions place sur ce banc, pour discuter un peu avant la séance ? Et vous détendre un peu »

 

Il faut bien jouer le jeu
 

Je sens à nouveau son regard se poser sur moi. Celui-ci me mets encore mal à l’aise, si j’ai fait cette confidence, ce n’est pas pour me vanter mais pour exprimer que dans le passé, j’ai ressenti comme elle. Ce qui est totalement normal lors d’un baptême sous les feux du flash de l’appareil photo. A ses paroles, je souris et lui dit d’une voix douce : « Je n’en doute pas mademoiselle. » Il m’arrive de travailler en faisant des gros plans et les shooting comme aujourd’hui en fait partie mais je pense qu’aujourd’hui, je vais l’oublier. Elle sera surement plus à l’aise en étant « loin » sur la photo. « Je travaille souvent avec les gros plans, j’en ferai peut-être un ou deux pour voir ce que ça donne. Mais si vous préférez les plans plus éloigner, je travaillerai comme tel. » Dis-je encore pour la rassurer avant de rire à sa dernière phrase et de faire un clin d’œil : « En tant que photographe, rien ne fait tâche ! C’est une autre forme de créativité. « Je ne l’avoue peut-être pas, mais être en pantoufle pour la promo d’un livre érotique, ça n’a rien de très sensuelle. Enfin bref revenons à nos moutons !

Lorsque je parle de mon site, j’ai de suite son accord. Je souris et continue d’une voix douce : « Vous me donnerez votre accord plus tard. Je fais tout dans les règles de l’art donc il y aura un contrat et il devra être signé. Évidemment ce sera après avoir vu les photos et après les avoir choisies s’il y en a qui vous plaise. » Je suis honnête avec les gens que je connais et mes clients puis pour moi c’est une sécurité en plus. Sans contrat, le client peut se retourner contre moi. Avec la signature c’est généralement dissuasif…

Assise sur le banc en face de Tiana, elle m’explique un peu sa biographie. Je l’écoute attentivement sans poser de questions. J’espère aussi qu’elle ne me demandera pas de raconter la mienne car je suis mal à l’aise avec ce genre de chose encore plus lorsqu’il s’agit de raconter mon passer. Lorsqu’elle parle de ses livres je souris, je n’ai même pas cherché à savoir ce qu’elle avait écrit. Pas par désintérêt mais par manque de temps et à cause de mon secret : « Je suis sur que votre livre plaira. Je vais être franche avec vous, je n’ai pas encore lu le premier tome. Je ne l’ai même pas acheté… » Dis-je en rougissant avant de continuer en souriant : « Ce n’est pas parce que je n’aime pas, loin de là… Je suis une mordue de lecture mais c’est par manque de temps. J’espère que le premier tome est encore d’actualité ? Car après la séance, j’irai voir dans une librairie. » J’avoue… Je suis intriguée par ce qu’elle me dit sur sa sœur, mais j’ai été élevée à ne pas poser de questions sur la vie privée de gens que je ne connais pas alors par respect pour elle et à l’éducation que j’ai reçue, je reste silencieuse.

 

Il faut bien jouer le jeu
 

J’avoue que ce n’est pas dans mes habitudes de faire des photos promotionnelles pour la sortie d’un livre. Je pense même que c’est mon tout premier shooting photo pour cette raison. Je ne dois pas être difficile pour le moment, je recommence tout juste dans ce métier. Il faut que je me fasse connaitre et que je travaille avec une clientèle différente de Paris mais tout aussi chaleureuse. Je souris en regardant ma cliente et tente de savoir à quoi elle pense même si j’ai une petite idée derrière la tête…

Perdue dans mes propres pensées, je me pose quelques questions. La confiance en moi n’est plus ce qu’elle était et je ne peux m’empêcher de sourire grandement lorsque ses paroles parviennent à mes oreilles. Un petit rire s’échappe ensuite de mes lèvres : « Je suis tout à fait d’accord avec vous mademoiselle et c’est ce que je vais faire. » Enfin essayé mais ça je le garde pour moi. Je l’écoute à nouveau et sourit à sa réflexion… A croire que nous sommes sur la même longueur d’onde.

Je tente de faire le meilleur travail possible pour mes clients et j’avoue, sans m’en venter, avoir de bons résultats. Les clients sont généralement assez contents pour mon grand bonheur. J’écoute sa question et fait un signe négatif de la tête tout en expliquant d’une voix douce : « Non on ne m’a rien donné vu que c’est avec vous que je vais définir les directives pour la séance. J’imagine assez bien des photos sensuelles, peut-être même avec le tome 1 si vous l’avez avec vous ? » C’est ma première erreur ! J’aurai du prendre un exemplaire du premier tome et commencer à le lire et ainsi l’avoir pour la séance mais je ne l’ai pas et je n’ai plus le temps d’aller en chercher un dans une librairie. Évidemment, j’ai d’autres idées de photos mais j’aime travailler en équipe et j’aimerai aussi que les idées viennent d’elle. « Je suis sur qu’il y en aura… enfin je l’espère aussi » Dis-je en faisant un clin d’œil et en souriant lorsque j’ai l’image de James essayant de faire un clin d’œil qui apparait devant mes yeux.

Je soupire de soulagement quand j’apprends que ce livre est toujours en vente. Cela me rassure car je compte vraiment l’acheter et le lire et donner ainsi mon avis comme elle le demande. Je souris et lui dis d’une voix détendue : « On ne dirait pas comme ça mais je suis une mordue de lecture, je mets normalement que quelques jours pour lire une histoire. Dès que j’aurai fini la dernière page, je vous donnerai mon avis… Mais ça ne sera pas avant la semaine prochaine. » J’ai une semaine assez chargée, ce soir si j’ai le temps je passerai par le magasin sinon ça sera demain pendant ma pause de midi. J’écoute ensuite ce qu’elle a, à me dire sur son livre. Je rigole avec elle quelques secondes avant de répondre sérieusement : « Vous aurez de la chance avec moi ! Je ne vous connais pas assez pour faire un lien entre le personnage principal du livre et vous-même. »

Je réfléchis un instant à la réponse que je vais donner. Je sais que ça part d’une bonne intention donc je peux répondre. Avec un sourire aux lèvres je lui dis d’une voix douce : « Je vais surement vous embêter avec mon histoire. Mais tout à commencer lorsqu’avec des amies j’ai crée une agence de mannequin. J’étais devant les flashes et j’ai toujours eu envie d’essayer d’être derrière l’appareil. J’ai fait des études de photographie et j’ai travaillé aux deux postes depuis je fais les deux et plus encore avec le maintien du site internet. »