We've met each other before ... ~ ft Rebel.

On ne va pas dire que ma famille et moi c'est une grande histoire d'amour, c'est pour ça que j'avais tenu à raccompagner mes parents jusqu'à leur train. Pour être surtout sur qu'ils entrent à l'intérieur et qu'ils ne me pourrissent pas encore quelques jours. Oui, pour moi, recevoir ma famille est un véritable fardeau, heureusement que mes parents ont décidé de partir de Burlington pour leur retraite. Certes, dans la ville d'à coté mais ça mettait assez de distance entre eux et moi pour ne pas les voir chaque week end. Enfin bref, je les avais laissé un peu avant la gare pour que je les prenne en filature sans trop me faire repérer. Jusqu'à ce que je percute quelqu'un. Mon sac à main vola et j'ai dangereusement vacillé. L'homme m'a rendu mon sac puis m'a regardé. Y'a pas de mal, je regardais pas devant non plus. Dis-je en fronçant les sourcils, ce visage me disant quelque chose. C'était évidant que je l'avais déjà vu quelque part. Matthew Lewis ! Londres ! Moi et ma bonne mémoire.

La mémoire fonctionne vraiment d'une manière fascinante, un moment on pense avoir oublié et effacé certains souvenirs de notre mémoire, et à un autre, tous ces souvenirs nous reviennent d'un coup, comme si un vent imaginaire avait déverrouillé une porte imaginaire. Il se tenait dans la gare d'une ville étrangère, dans un pays complètement étranger mais pourtant, il était avec une personne familière, qu'il connaissait. Il se souvenait vaguement d'elle, très populaire au lycée, lui également, mais ils ne faisaient pas partis du même cercle d'amis. Disons que c'était plus des connaissances de vues que de grands amis, mais ils ne se détestaient pas non plus. « C'est bien moi » dit-il en rigolant « Et toi c'est Rebel Swan. Tu as bien changé depuis Londres » un sourire charmeur au visage - il ne pouvait pas s'en empêcher, c'était dans sa nature. « Qu'est-ce que tu fais ici ? C'est loin de chez nous. Tu habites dans le coin ? » Il disait ces phrases le plus naturellement possible, pas le moindre du monde gêner. La gêne ? C'était un sentiment inconnu pour lui. Il ramassa sa valise et la tint bien en main, cette fois-ci.

Jure. J'avais pas remarqué. J'ai rien à mon tour de l'évidence de sa phrase, je me souvenais très bien qu'il n'avait pas de jumeau. Et je me souvenais aussi qu'on était chacun de notre coté. Et puis surtout je crois qu'on avait deux ans de différence... ou trois peut être, mais en général, je restais avec mes amies et lui avec les siens. Populaire ou non. Exact, tu trouves ? Dis-je en riant, ne sachant pas trop comment je devais prendre la nouvelle. Je l'ai observé, c'est vrai que lui aussi avait changé. Je sais pas si c'est en bien ou en mal mais il a change, une autre attitude. Ouais, j'habite ici depuis 11 ans maintenant, je suis médecin à l'hopitla et j'ai aussi un cabinet avec un associé. Déballais-je avec un sourire. Y'a des jours comme ça où on a envie de sourire, c'etait mon cas aujourd'hui. Surement parce que mes parents repartaient... Et toi, qu'est ce qui t'amène à Burlington ? Pas un déménagement avec une simple valise.

Même si Matthew était un dragueur compulsif et sans gêne il n'était pas dépourvu de politesse et de sympathie. Il ne savait pas vraiment ce qu'il fallait dire quand on retrouvait une vieille connaissance, alors il disait ce qu'il voyait dans les films, rien de très original, plutôt très banal. Ils n'étaient pas amis, ni ennemis, ils se connaissaient de vue et restaient avec des amis différents, à vrai dire, Matthew n'avait pas vraiment de souvenir explicite avec elle, il savait qu'elle était populaire, comme lui. Il écoutait sa réponse et l'imaginait dans cette profession … médecin. Ca faisait onze ans qu'elle était ici - le temps passe très vite. Pour lui, l'époque du lycée c'est comme hier et il ne prenait pas conscience du temps qui passait. « Oui, mais on a tous plus ou moins changé je suppose » il regardait la gare se remplir et se vider au fur et à mesure que les trains allaient et venaient. « Onze ans … ça fait un sacré bout de temps tout ça ! Tu as bien réussi ta vie, en tout cas tu as un beau métier. » Il rigola et dit ensuite avec un clin d'oeil « si je suis malade, je sais où aller ». Il hésitait à lui révéler son travail, de peur de passer pour le bourge qu'il était vraiment, mais il allait vraiment avoir besoin de son aide alors autant dire la vérité dès le début - et puis depuis quand il se souciait du jugement des autres ? « Je suis dans les affaires, la finance, l'immobilier, tout ça. Je suis à Burlington pour un séminaire et ensuite je repars normalement à Londres. D'ailleurs si tu es ici depuis onze ans tu dois bien connaître la ville, j'aurais besoin de ton aide… » Il lui laissa le choix d'accepter ou de refuser de l'aider ; après tout ils se connaissent à peine et ne se sont pas vus depuis des siècles !