Puisqu'il vivait tout seul, Damien devait faire ses courses par lui-même. Il devait en permanence se souciait de ce qui avait dans le placard, dans le frigo et si ce qu'il va utiliser ou non laisserait une quantité suffisante pour demain ? Au final, il y pensait constamment, c'était devenu une obsession - déjà que manger en était une. Mais voilà que, malheur, cette journée a dû être une exception. Après une longue journée au boulot, Damien était totalement lessivé par le nombre de paperasse et d'affaire qu'il a dû régler aujourd'hui et était bien content de rentrer aujourd'hui. C'est temps-ci, il remarqua que son lit et son chez-lui lui manquait de plus en plus; et bizarrement, on le faisait bosser encore plus que d'habitude ses temps-ci. Damien ne savait pas qui a causé quoi, comme à cette fameuse question de qui est sorti avant, la poule ou l’œuf. De même, Damien ne savait pas quoi répondre, et même s'il était épuisé, son stupide cerveau s'entêtait à le savoir du pourquoi.
C'est là que soudainement - par total hasard en vrai, son cerveau passant du coq à l'âne - qu'il se rappela d'un détail crucial: il n'a pas de thé pour demain ! Son thé à la camomille comme personne ne les aimes sauf lui, son addiction, sa vie, sa pêche pour le lendemain - il y en avait plus. Et c'était crucial d'en avoir, en plus de toutes ses petites choses qu'il n'avait pas non plus pour demain, alors qu'il invitait quelques collègues à dîner. Damien savait qu'il n'aurait pas le temps le lendemain et s'était décidé tout à l'heure d'acheter tous ses petits trucs après le boulot - mais voilà qu'il avait oublier !
"Damn." Le jeune Cole jeta un rapide coup d'oeil à l'heure: onze heures et demi. Le centre commercial fermait à minuit, il avait encore le temps d'y aller... avec un peu de temps, il arriva peut-être à temps ! Enfin, il espérait ? C'est ainsi qu'il prit le volant de sa voiture à deux mains et effectua un grand détour pour aller dans le sens opposé, et roula à pleine vitesse. Il emprunta pour cela des routes ayant le moins de feu possibles, emprunta l'autoroute et arriva au bout de vingt minutes à destination. Avec empressement, Damien ferma à distance sa voiture, saisissa un caddie devant l’ascenseur et le prit pour monter du premier étage du sous sol où il avait garer sa voiture. Les portes de l’ascenseur s'ouvrirent aussi vite qu'elles furent fermer et le trentenaire fonça à pleine allure vers l'entrée de l'hypermarché, qui commençait à fermer. Ses cheveux plaqués en arrière, ses yeux bleus grands ouverts et de la sueur dégoulinait sur son cou et sur ses tempes, et un peu sur ses paumes qui les firent légèrement glisser sur le caddie qu'il tenait fermement. A pas de course, Damien parcouru tous les rayons de l'hypermarché, prenant ce qu'il avait besoin sans aucune hésitation. Après tout, il venait toujours faire ses courses ici - il savait donc exactement leur emplacement.
Ses yeux captèrent dans les rayons des réfrigérés une promotion sur les glaces, et suivant son instinct de glouton, il posa aussitôt une main sur le pot de glace et une autre main s'y posait en même temps. C'était celle d'une belle jeune femme, et c'était surtout son regard qui l'a attiré; la jeune femme possédait des yeux verts eau qui lui rappelait les paysages de bonnes vacances - qu'il n'a pas eu depuis un bon moment et qu'il méritait pourtant d'avoir après tout ce boulot - et ses longs et épais sourcils parfaitement dessinés montrait qu'elle avait du caractère, que son aura était loin d'être superficielle. Sa corps toutefois relevait une très belle silhouette, le rêve de toute personne - homme ou femme - attiré par le sexe féminin.
"Oh non, il y a pas de problèmes, prenez les quand même ! Allez y, je vous les offres; ceux aux citrons sont un véritable délice" répliqua-t-il lorsqu'elle insinuait que c'était pour sa fille. Aussitôt, la jeune femme les prit et se dirigea vers la caisse. Damien souria, pensant qu'elle était très belle et gentille comme maman, enviant presque son mari & puis continua ses courses. Déambulant entre les rayons vides aux yeux ébahis et amusés du personnel, Damien mit le tout dans son chariot - sans oublier le plus important de tous: son petit thé - et, essoufflé, il arriva à temps avant l'heure de la fermeture à la caisse, essuyant sa sueur d'un revers de main. Reprenant son souffle, le jeune Cole paya calmement et avec ses sacs dans le caddie, reparti calmement vers l’ascenseur. Il avait eu chaud - très très chaud. Quelqu'un de sensé aurait penser à y aller demain matin, avant le boulot ou quelque chose mais Damien était un drogué. Sans sa dose de thé de la journée, il n'y verrait que dalle, que des formes et des couleurs, sans comprendre sens à la vie. Le thé serait-il en train de le nuire ? Il y avait beaucoup de chose que Damien faisait qui pourrait le nuire - genre fumer, aller à gauche et à droite et j'en passe - alors il ne pouvait pas vraiment juger.
"Je ne peux pas tirer des conclusions hâtives, alors ne blâmons pas tout de suite le thé, hein." murmura-t-il entre ses dents pour lui-même, incrédule par ses pensées. Comment pouvait-il douter une seule seconde que son seul amour dans la vie serait nuisible ? Jamais, au monde. Lui et le thé, love forever and forever, et rien ne peut les séparer à jamais.
Il appuya le bouton qui appela l'ascenseur et les portes s'ouvrant sur un familier regard vert eau le fit sortit de son délire avec son thé, et il se faufila avec son caddie dans l'ascenseur. Une fois à l'intérieur, les portes se refermèrent et se mit en marche pour descendre pour le parking.
"Bien le bonsoir", dit-il à son insu, se sentant un peu bavard aujourd'hui. Damien jeta un coup d’œil discret et esquissa un sourire.
"Emplettes de dernière minutes aussi ?" taquina-t-il en montrant ses mains avec son sac. Il alla ajouter quelque chose d'autre à propos de cette fameuse glace lorsque soudainement il eut un bruit sourd et l'ascenseur s'arrêta. Damien fronça les sourcils, tapota sur l'étage du rez de chaussée qui pourtant était allumé mais l'ascenseur était toujours stoppé et les lumières de l'engin clignotèrent jusqu'à qu'ils s’éteignirent totalement. Le noir complet s'installa et aucun autre bruit s'en suivirent.
"Oh oh... quand même pas pour un seul petit étage ?" lâcha-t-il abruptement. Tout ça ne sentait pas bon du tout...