libre † i hate sports

"Va faire du sport, ça va t'faire du bien" qu'elle a dit ma mère. Et moi, comme une idiote, je l'écoute. J'me suis levée tôt ce matin et après un bon petit déjeuné, j'ai enfilé un short, un débardeur et un sweet horrible que je ne pensais jamais mettre en dehors de chez moi. Je n'ai pas de tennis de sport, j'ai simplement une paire de basket basse blanche. Si ma mère me voyait faire du sport avec ces chaussures là, elle me ferait sûrement la morale. Mais je n'ai que ça de toute façon. J'avais piqué une raquette de tennis et quelques balles à mon frère et j'avais décidé de me mettre au tennis. Je n'en ai jamais fais de ma vie. Je me retrouvais donc sur le terrain de tennis, il devait être environ 10h. J'avais super froid et il fallait vite que je fasse quelque chose avant de me congeler sur place. Je me postais devant un mur, à quelques mètres et commença à taper dans une balle. Le mur me renvoya la balle si rapidement qu'elle me passa à côté sans que je puisse la suivre des yeux. Je soupirais. Qu'est ce que je foutais là ?! Je lançais une autre balle et cette fois-ci j'arrivais à retaper dedans, mais juste une fois. Il y avait du progrès! Je regardais autours de moi, personne. Ouf. Car je devais être d'un ridicule sans nom. Je continuais alors de frapper dans une balle que le mur me renvoyait inlassablement. Je parvenais maintenant à retaper deux fois de suite. J'étais fière de moi !

Sur mon vélo toute l'année, braver le froid ne m'dérangeait pas. Cependant, lorsque m'prenait une soudaine envie pressante de satisfaire un besoin naturel, je n'pouvais pas tenir longtemps. Je me maudissais d'attraper cette urgence si loin de la maison, mais comme un homme je pouvais l'assouvir n'importe où du moment qu'c'était un coin paisible à l'abri des regards. J'allongeais mon deux-roues sur la souche d'un arbre et quittai le sentier pour défaire la fermeture éclair d'mon pantalon devant un large mur en béton. Le soulagement me versa une larme directement congestionnée par les températures hivernales, alors que j'inspectais les environs par précaution. Je me trouvais en bordure du complexe sportif, comme ma mémoire m'le précisait. Au beau milieu d'mon affaire, un bruit sourd résonna du mur. J'ai pensé qu'c'était le vent ou j'sais pas quoi qui avait fait remue-ménage de l'autre côté, mais le coup revint en double, que ça m'rendit perplexe. Je terminais de me soulager, sifflotant pour cacher les cognements et m'détendre dans ce froid où je réchauffais les feuilles mortes allongées par terre. J'écrasais les bouts d'branches secs à l'écart des passants et contourna le bloc pour voir c'qui se tramait. Okay y avait une inconsciente qui n'avait rien trouvé d'mieux que d'jouer à la balle et la raquette par c'temps là. J'te jure les gens d'ici, ils m'faisaient parfois peur. En plus, la fille se pavanait en short, la dingue, découvrant de courtes mais fines jambes. C'était presqu'une naine, ce qui l'empêchait de trop prendre le vent et qui expliquait pourquoi elle pouvait s'vêtir aussi modestement avec son mètre cinquante à tout casser. Quand la balle lui revenait par les airs, c'était certain qu'c'était pas en tendant le bras et en sautillant comme une grenouille qu'elle arrivait à quelque chose. Après le sport et moi ca f'sait deux, alors j'pouvais pas me vanter. Mais j'pouvais rigoler d'sa nullité, ça ouais.