Fire meet gasoline [PV Siam]

Addie était seule dans sa chambre. Devant son miroir, elle tentait de réaliser. Elle avait récemment perdu son père et l’enterrement était aujourd’hui. Il fallait déjà encaisser ça mais aussi le fait que leurs dernières paroles provenaient d’une dispute. Ses derniers mots avaient été tout sauf tendres, accusant son père de n’être qu’un égoïste infidèle qui allait détruire leur famille. Maintenant, elle allait devoir vivre avec ça.

Arrivée à l’église, tout le monde venait la voir elle et sa mère afin de présenter leurs condoléances, chose qui l’agaçait plus qu’autre chose. Comme si elle avait besoin que les gens fassent leur hypocrite et viennent remuer le couteau dans la plaie.

La cérémonie allait bientôt commencer, tout le monde allait devoir prendre place. Addie n’avait qu’une hâte : que tout soit terminé pour pouvoir aller soit se bourrer la gueule soit se mettre sous la couette et n’en ressortir que dans quelques jours (et toujours avec très surement de l’alcool). Elle était justement en train de penser à tout ça lorsqu’elle vit une tête qu’elle ne souhaitait pas voir. Siam. Comment osait-elle ? Elle qui était à l’origine de la dispute, elle qui était à l’origine de la mort de son père, enfin dans la tête de la blonde. Sentant les nerfs qui montaient, elle se décida à aller la voir pour la faire partir mais son meilleur ami la retint par le bras, chose qu’elle détestait. Pas grave, elle pourrait toujours la choper à la fin. Elle ne voulait pas gâcher la cérémonie pour celle qui avait gâché sa famille. Addison se contenta de croiser les bras tout en la fixant d’un regard noir, attendant de voir si Siam allait oser venir présenter ses condoléances, chose qu’elle pourrait regretter car rien ne retiendrait les paroles de la blonde.

fatalement, elle essaie
dans le mauvais sens

Y'a un manque dans ce que je dis, ça exprime pas ce que je veux, ça exprime un manque, démerde toi. ~ byendlesslove.

La foule s’agglomérait autour de la défunte famille, présentant leur plus sincère condoléance face au désarroi qui la submergeait. En arrière-plan, tapit dans l’ombre, on pouvait distinguer une jeune femme. L’air indifférent Siam hasardait à comprendre ces réactions, sans pour autant y réussir. Elle se questionnait de l’importance de ce rassemblement. Etait-ce réellement nécessaire. Qu’apportait-il dans le fond. Ces gens se sentaient-ils mieux après avoir partagé ce semblant de… « peine ». Pourtant elle aurait dû comprendre mieux que quiconque ce sentiment de perte. Cette mort touchait également sa vie. Elle venait de perdre son coéquipier. Cet homme, qui s’était évertué à jouer le rôle d’un père dans son existence, venait de la quitter.

Siam surprit le regard d’Addison jeter sur elle. C’était la fille de son coéquipier, sa vraie fille, pas comme elle. Celle qui avait un lien du sang, celle qui aux yeux de la loi était reconnu en tant que telle. Cette femme la regardait de travers, que recherchait-elle réellement en la fixant ainsi. Siam n’en savait rien, elle ne comprenait que très peu les sentiments et les émotions humaines. Entre autres sa palette d’émotions était limitée et pouvait même se résumer qu’à la colère et parfois, la surprise pouvait pointer le bout de son nez. La joie, la tristesse, la peur et le dégoût, tout ceci ne lui évoquait rien. Ce n’était qu’incompréhension.

Faisant preuve d’une impartialité déconcertante, elle tenta néanmoins une approche. « C’était un très bon policier. » Ayant pu observer les gestes de son prédécesseur, elle empoigna maladroitement la main de la jeune femme, la serra un tout petit peu trop fort, pour ensuite la relâcher tout aussi rapidement. Siam fronça les sourcils, se maudissant de ne pas paraître plus « normale » dans ces agissements. « Je l’aimais bien. » Ajouta-t-elle pour tenter de combler son manque d’humanité. Mais pouvait-elle vraiment dire « aimer », elle qui ne savait pas ce qu’était la joie de prime abord. Apparemment c’était quelque chose qui se disait. En effet elle avait pu observer à de nombreuses reprises la réaction d’inconnus en entendant cette phrase, et à chaque fois, il semblerait qu’ils étaient… contents.

Addison pouvait être très compréhensive, calme (enfin pas tant que ça) et respectueuse mais avec Siam c'était très difficile. D'abord, elle n'avait jamais aimé que son père ait une bonne relation avec une autre fille qu'elle. Elle avait premièrement pensé qu'il la prenait pour sa fille et elle avait été un peu jalouse. Après... Ça avait été beaucoup trop loin dans sa tête. Elle avait commencé à penser qu'en réalité, il n'y avait rien de tout ça et que c'était même pire : son père avait une liaison avec Siam. Ça l’écœurait qu'il puisse faire ça à sa mère mais surtout avec une fille qui avait son âge.

Addison était loin de penser qu'elle se trompait énormément mais qu'en plus Siam ne se doutait de rien. A ses yeux, elle couchait avec son père, n'avait rien à faire ici et devait comprendre pourquoi. Après tout, c'est vrai quoi, c'était familiale et non pas pour les... amantes.

Elle fut surprise de voir la brune s'avancer vers elle pour lui présenter ses condoléances. Non mais c'était une blague.... Un très bon policier hein... Un très bon coup aussi, non ? Ne parlons pas de la poignée de main la plus bizarre de la journée. Addison la regardait sans répondre, réalisant à quel point cette nana était... Bizarre, comme sa poignée de main. Qu'est-ce que son père pouvait bien lui trouver ? Ne pouvant s'empêcher de saisir l'occasion, Addison lui attrapa le bras afin de l'emmener un peu à l'écart, sous le regard rempli d'incompréhension de sa mère.

- Faut être sacrément culotté pour se pointer là après tout ce que t'as fait, comment oses-tu ? Comment tu.. Tu... Comment peux-tu penser un seul instant que tu seras la bienvenue ici ?

Elle était dure dans ses propos, Siam ne comprendrait probablement pas pourquoi mais c'était tellement logique pour Addie. Surtout qu'elle était persuadé d'avoir raison quant à la relation de son père avec la brune qui lui faisait face.

fatalement, elle essaie
dans le mauvais sens

Y'a un manque dans ce que je dis, ça exprime pas ce que je veux, ça exprime un manque, démerde toi. ~ byendlesslove.

Siam était à des années lumières d’imaginer ce que pouvait penser la jeune femme. Alors lorsqu’elle sentit une pression sur son bras, pour ensuite se faire entrainer dans un recoin à l’abris des regards ; sa première réaction fût de grogner, peu enthousiaste à l’idée de ce rapprochement physique inapproprié. Etait-ce dû à sa poignée de main qui manquait de chaleur humaine. Siam commençait à se le demander, se sachant peu encline à toutes ces interactions sociales. Un pli se dessina durement sur son front, lui procurant un air grave et malaisé. Présentement Addison s’était placée face à elle, arborant un visage fermé et pourtant si expressif. Cette émotion, Siam pouvait la reconnaître et même la nommer : la colère. Mais cette colère lui était-elle réellement adressée, qu’avait-elle fait de si déplaisant pour lui procurer ce sentiment si négatif. Siam ne l’avait jamais rencontrée, d’où son ignorance sur cette réaction quelque peu excessive à son goût. Les gens réagissaient-ils toujours ainsi lorsqu’ils perdaient quelqu’un, empoignant et crucifiant le premier venu. La brune secoua la tête de désapprobation. « Je ne comprends pas. »  Encore une fois la jeune femme se retrouvait dans une situation d’incompréhension, malgré ses nombreuses tentatives pour éviter cela. Malheureusement elle ne s’était encore jamais retrouvée dans pareille situation, ou bien, ne s’y était jamais confrontée indirectement. On lui reprochait régulièrement son étrange comportement, un comportement qui ne semblait convenir à la société et on le lui faisait bien comprendre.

Ceci dit personne ne se mettait à sa place, elle qui côtoyait des Hommes sans pouvoir comprendre leurs ressentis, leurs émotions, leurs sentiments ; tout lui était étranger et ça depuis toute petite. Ecouter de la musique sans pouvoir la ressentir, la vivre : ce n’était qu’un tout petit point d’inconnu parmi une multitude d’autres. Pourtant la jeune fonctionnaire de police observait pour apprendre, comprendre et combler ses lacunes. « Qu’est-ce qui vous dérange ? » Siam avait pour habitude de vouvoyer ces interlocuteurs, préférant instaurer une distance dès le départ pour ne plus l’enlever par la suite. Elle se tenait droite comme un i, d’une froideur extrême, ne cherchant nullement à essayer de cacher sa nature.

Addison n'était pas toujours aussi impulsive, en réalité, elle fonctionnait surtout avec ce qu'elle ressentait envers les gens. Elle ne s'attachait pas énormément à beaucoup de monde, à part son meilleur ami, les autres n'étaient pour elle que des potes qu'elle pouvait voir de temps en temps, mais pas trop non plus. La, ça concernait sa famille, son père. Alors forcément, elle sortait les griffes.

La blonde avait emmené Siam à l'écart des regards indiscrets, ne voulant pas créer un scandale non plus. Puis ne parlons pas de la réputation de son père et de sa famille si tout le monde l'entendait accuser une jeune femme de s'être tapé Monsieur Dunphy. La brune l'énervait encore plus à faire semblant de ne pas comprendre. Elle était vraiment débile ou elle se moquait d'elle ? Non mais vraiment, son père avait dû commencer à perdre la tête pour apprécier un cas social pareil.

- Ce qui me dérange ?! Baaaah je sais pas moi, peut-être le fait de voir la nana qui se tapait mon père venir ici ? En présence du reste de ma famille ? Tu voulais quoi ? Le chevaucher une derrière fois, une fois que tout le monde aurait le dos tourné ?

Même elle se choquait avec ses paroles qui, au final, étaient aussi bizarres que la jeune femme qui lui faisait face. A ce moment précis, elle ressentait beaucoup de colère envers Siam mais aussi envers son père.

fatalement, elle essaie
dans le mauvais sens

Y'a un manque dans ce que je dis, ça exprime pas ce que je veux, ça exprime un manque, démerde toi. ~ byendlesslove.

Siam s’était décidée à pointer le bout de son nez à l’enterrement après une très grande réflexion. Son choix n’avait pas favorisé son ressenti, pour ce qu’elle voulait. D’ailleurs si ça n’avait tenu qu’à elle, la jeune femme n’y serait même pas. A vrai dire cet événement lui passait littéralement par-dessus la tête. Elle s’était seulement enquise que son collègue aurait souhaité la savoir présente. Malgré ses problèmes de relations humaines, son partenaire n’avait cessé de lui apprendre, jour après jour, à comment réagir face à telle situation. Et surtout il lui avait offert de nombreuses explications afin que son apprentissage de ces différents concepts soit plus aisé. C’était sûrement pour elle une façon de le remercier, même si elle n’avait jamais saisi l’intérêt que lui portait cet homme. Pourquoi avait-il tant cherché à lui venir en aide. Elle n’aura jamais de réponses concrètes. Mais connaissant Siam, elle laissera venir l’oubli, et passera à autre chose très rapidement. Ce n’était qu’un mystère de plus à rajouter à sa liste.

Alors lorsqu’Addison lui agrippa le bras pour la forcer à la suivre, elle se dit que sa discrétion était à revoir, persuadée que sa présence n’aurait gêné qu’elle-même. Faux. La blonde lui en voulait comme si on lui avait volé un objet précieux et ça, la fonctionnaire ne comprenait pas. Elle ne la connaissait ni d’Eve ni d’Adam. Et même si son coéquipier avait pu évoquer son nom, elle n’avait jamais prêté attention à ce qu’il lui racontait. Ce n’étaient que des ramassées d’inepties à ses yeux, des choses qui ne signifiaient rien et qui ne lui apprenaient rien. Siam n’avait pas relevé l’accusation que la blonde lui adressait, et n’allait pas le faire, même plus tard. L’inculpation était passée tel un oiseau lui frôlant le bras et qui reprenait sa route ni vu ni connu. Non, ce qui avait retenu son attention s’était la consistance de cette charge. « Ne serais ce pas mal que d’aller voir un homme mort pour combler ses désirs ? »  Comme à son habitude elle cherchait à comprendre, à voir où était le bien et le mal, en rejetant trop souvent la part sociétale qu’avait un échange entre deux personnes. Siam, c’était un robot, tout était dans la signification, le concret. Les sentiments s’étaient bien trop troubles et vastes pour elle.    

Addison n'était pas une personne très patiente. Ayant été un peu pourrie gâtée plus jeune, elle avait eu l'habitude d'avoir tout ce qu'elle voulait quand elle le voulait. C'était toujours le cas, sauf que maintenant il ne fallait plus bouder et pleurer mais manipuler.
Elle s'en était pris gratuitement à Siam mais elle était loin de connaitre le personnage et surtout, elle ne se doutait pas qu'elle avait tort sur toute la ligne.

Après ce qu'elle avait pu lui sortir, Addie s'attendait à ce que la brune réagisse fortement, qu'elle soit choquée ou surprise d'avoir été découverte. Loin de tout ça. On aurait cru qu'elle restait impassible, qu'elle n'écoutait même pas la blonde. En entendant sa réponse, la footballeuse ne put s'empêcher de rester bouche ouverte, sans rien dire, regardant la jeune femme qui lui faisait face. Elle était vraiment mais alors vraiment bizarre. On aurait cru un robot mal réglé, même Siri ou R2D2 s'en sortaient mieux qu'elle.

- Mais... T'es une handicapée mentale, c'est ça ? C'est quoi, trisomie 21 ?

Tout commençait à s'éclaircir dans sa tête. Son père ne se la tapait pas, il tentait juste de l'intégrer. Addison dévisageait Siam, comme si elle tentait de trouver la maladie qu'elle avait juste en la regardant.

fatalement, elle essaie
dans le mauvais sens

Y'a un manque dans ce que je dis, ça exprime pas ce que je veux, ça exprime un manque, démerde toi. ~ byendlesslove.

Siam put observer la manière dont son interlocutrice la dévisageait, comme si le ciel venait de lui tomber sur la tête. La fonctionnaire de police faisait preuve d’un flegme surhumain, et il était facilement compréhensible qu’Addison soit décontenancée par cette attitude. La brune ne laissait aucune expression transparaître sur son visage, son regard était particulièrement sec et dépourvu de toute beauté. En somme son corps ne relatait rien, juste un sentiment de vide, de solitude.

Addison avait raison, elle ne l’écoutait pas. Toutes paroles étaient donc veines pour tenter de lui soutirer quelconques réponses. Elle n’en avait pas envie. Elle entendait seulement un aboiement dérangeant alors qu’elle essayait d’analyser cette femme étrangère. Sans un mot Siam la comparait à son défunt coéquipier. Et le verdict était sans appel, d’un point de physique il y avait des ressemblances mais sur le plan émotionnel/caractère, ils étaient opposés. Bien sûr la jeune femme ne se priva pas pour le lui faire remarquer, comme satisfaite de ce qu’elle avait découvert d’elle-même. « Tu ne ressembles en rien à cet homme mort. » Il fallait le reconnaître, la tournure de sa phrase ajoutée à son apathie, paraissait totalement cruelle. Mais ça ne l’était pas, c’était du Siam tout crachée. Sa totale inhibition d’empathie l’empêchait d’être socialement correcte.

Dans un grognement presque animal, signe que la jeune femme l’agaçait, Siam croisa les bras mettant à nouveau une distance entre elles. Mais ce geste n’était en rien anodin, cela signifiait en langage Siam que la discussion allait incessamment sous peu se clore. « Tu sors beaucoup de sottises à la minute. Mais tout le monde doit te le dire. » Elle fit un semblant de sourire, même si pour elle cela n’avait aucun sens.

Addison était un peu perdue. Elle pensait que son père avait une liaison avec sa coéquipière depuis un bon moment et là, tout était remis en question. Mais Siam ne jouait-elle pas un jeu ? Après tout, elle était flic, elle était censée savoir manipuler et retourner le cerveau des gens. Toute cette histoire commençait à lui prendre la tête. Tout aurait été beaucoup plus simple si la brune ne s'était pas pointé, laissant la footballeuse dans sa haine qui aurait fini par passer.

La réponse de Siam la laissa bouche bée. Comment pouvait-on être aussi... Insensible ? Cruelle ? Maladroite ? Non, à ce stade ce n'était pas de la maladresse. La blonde sentit les larmes lui monter aux yeux. Pas parce que C3PO manquait de sensibilité mais plutôt parce qu'elle venait d'avoir un énième rappel de la mort de son père. Addison ferma les yeux un instant, comme pour se calmer et s'empêcher de se jeter sur la flic.

Sauf que la remarque de cette dernière fut celle de trop. Elle rouvrit les yeux pour voir le sourire de la brune. Elle se foutait de sa gueule ou elle essayait d'être gentille ? Elle était très difficile à cerner.

- Casse toi.

Dit-elle en serrant les dents. C'était clairement un avertissement.

- J'le redirai pas une deuxième fois.

Elle ne ferait surement pas le poids face à quelqu'un des forces de l'ordre mais pas grave. A ses yeux, la flic ne méritait que de se prendre son poing en pleine face.

fatalement, elle essaie
dans le mauvais sens

Y'a un manque dans ce que je dis, ça exprime pas ce que je veux, ça exprime un manque, démerde toi. ~ byendlesslove.

Au lieu de lui répondre en conséquence, Siam grommela quelque chose d’inintelligible. Elle avait grandi isolée, sans autres compagnons de jeu que sa propre personne. Parce qu’elle avait toujours été plus maigre, un peu trop grande pour son âge, trop étrange dans ses comportements, les autres enfants n’avaient été guère tendres avec elle. Et ce, depuis qu’elle était enfant, la brune tentait de se frayer un chemin tout en découvrant ce vaste monde rempli d’ignorants. Et au fur et à mesure que le temps passait, sa différence se marquait et son cœur s’endurcissait, définitivement. Finalement elle avait toujours su que son cœur était un peu plus noire et un peu plus froid que la majorité des gens.  C’est pourquoi elle était tellement tentée de briser celui des autres. Ce fût vers sa quinzième année qu’on lui diagnostiqua un trouble de la personnalité : celle de la sociopathie. On la caractérise comme telle, comme un être qui ignore les normes sociales, incapable de quelconque empathie et ne ressent aucune émotion, aucune peur ou crainte a la possibilité d'une souffrance ou douleur physique. Ça, c’était Siam. Elle n’a jamais tué personne jusqu’ici, mais ce n’était pas l’envie qui lui manquait. Elle est un peu perturbée, mais pas folle. Dans ce monde rempli de nuls, d’ordinaires et de sinistres, il y avait elle.

Alors pour ainsi dire, Addison, elle s’en moquait éperdument de cette blonde, de sa vie mais également de sa présence. Elle ne signifiait rien, comme le reste des humains d’ailleurs. ne m’aimez pas La jeune fonctionnaire leva le nez et huma ce parfum qui embaumait ses naseaux, tel un chien de chasse reniflant sa proie. Malgré son envie d’apprendre, de comprendre et de s'adapter à des standards d'éthique et des comportements propres de sa société ; elle ne pouvait réprimer cette colère qui jaillissait hors d’elle. Fermant les yeux, les dents serrés, elle se concentra sur sa respiration tandis que les ténèbres dévoraient sa vision. « Sinon quoi ? » Son regard se posa sur la silhouette prostrée d’Addison et le feu qui surgissait de ses yeux heurta le regard embrumé de celle-ci. Mise en garde : avant d'affronter un sociopathe pour lui parler de son comportement, souvenez-vous que les sociopathes sont par nature sur la défensive, irritables et potentiellement violents.

Addison n,avait pas toujours cette façon de réagir, sauf sur le terrain. Là, elle excellait dans la provocation. Lorsqu'elle était dans son match, elle devenait une vraie warrior. Elle ne jouait que pour gagner. La défaite, elle ne supportait pas. Même les matchs nuls, qu'elle considérait d'ailleurs comme des défaites. Si elles étaient sur le terrain, Addie serait déjà venu laisser trainer son pied, l'aurait taclé en tentant de lui faire le plus mal possible sans que l'arbitre ne le voit et lui aurait mis quelques coups de coude. Malheureusement, elles étaient à l'église et face à un flic, elle ne ferait surement pas le poids en baston. Pourtant, elle avait bien envie de lui mettre son poing en pleine face.

Elle n'avait jamais eu à faire à quelqu'un d'aussi étrange. C'était comme si la jeune femme en face d'elle ne ressentait rien. C'était quand même pas dur de comprendre que quelqu'un puisse pleurer la mort de son père, non ? Apparemment si. Même un robot pouvait faire preuve de plus d'empathie.

Sinon quoi ?

Très bonne question. Addie était partagé. Cependant, l'envie de lui casser les dents était toujours présente. Vraiment dommage qu'elle n'ait pas ses crampons.

- Sinon quoi ?

Dit-elle en faisant un pas en avant pour se retrouver plus proche de Siam.

- Sinon je te fais sortir moi-même.

Pour appuyer ses paroles, elle poussa Siam de ses deux mains au niveau des épaules. Elle ne savait pas du tout à qui elle faisait ça et ce qui pouvait l'attendre. Elle n'y pensait même pas. Depuis la mort de son père, elle était restée calme, trop calme même. Il fallait que ça pète et pour ça, quoi de mieux que de passer ses nerfs sur quelqu'un qu'on ne peut pas blairer ?

fatalement, elle essaie
dans le mauvais sens

Y'a un manque dans ce que je dis, ça exprime pas ce que je veux, ça exprime un manque, démerde toi. ~ byendlesslove.

La jeune femme resta plusieurs secondes immobile, sans vraiment comprendre le sens de ses paroles. Elle secoua la tête, ouvrit la bouche, hésita à ajouter quelque chose, mais son visage se ferma et elle y renonça. Elle devinait aisément une pointe de défi dans les yeux azur de sa voisine et, pour toute réponse, Siam se massa les tempes en regardant le parquet avec attention. Le regard vide d’expression. Ses cervicales lui étaient douloureuses, et torturaient avec agressivité l'arrière de sa tête. Malgré la douleur aiguë qui lui cisaillait le cerveau, elle était bien décidée à garder son calme. Pendant ce temps, Addison amenuisait leur écart, entrant volontairement dans l’espace personnellement et vitale de la brune. Elle sentait que celle-ci la fixait sans défaillir, et elle eût du mal à respirer, des spasmes d'anxiété contractant férocement les muscles de son cou. Puis ce fût la parole de trop. La douloureuse sensation dans ses cervicales déferla le long de sa colonne vertébrale, son ventre fit brûlant encore, et pendant un bref instant, Siam fût submergée par l’intensité de sa colère. Perdant son sang-froid et comme si un Autre prenait le contrôle, elle n’eût pas le temps de voir sa main partir. A toute volée elle lui allongea une gifle monumentale, qui manqua de déséquilibrer son adversaire. Celle-ci était partie toute seule. En une seconde l’ambiance était devenue électrique. Alors que la jeune femme aurait pu enchaîner sur un coup de poing imparable, elle immobilisa sa main en plein acte. Elle se reprit, se rappelant qui elle avait en face d’elle, secoua la tête avant d’empoigner à l’aide de ses deux mains le col de la blonde. Elle la souleva avec une facilité déconcertante, et la plaqua brutalement contre un mur à l’abris des regards et oreilles indiscrets. Si la blonde espérait voir une once d’empathie, c’était peine perdu. D’une lenteur extrême les lèvres de Siam s’avancèrent dangereusement du visage de sa prisonnière. « Vous ne savez pas de quoi je suis capable, Addison. » alla-t-elle lui souffler au creux de son oreille, d’un ton acerbe. « Ton père était plus malin et l’avait compris. » finit-elle par grogner alors que ses orbes émeraudes avaient subitement virés à l’ébènes. Le changement de Distinction, passant d’un vouvoiement au tutoiement, fût volontaire de sa part. Et comme pour appuyer ses précédentes paroles elle accentua son emprise sur le col de la blonde, avant de la relâcher brutalement. « Que cherchez-vous en agissant de la sorte ? » la défia-t-elle clairement, le sourcil arqué.