TAKE OFF YOUR CLOTHES. - topaze & bambi

Seul dans mon grand appartement, je m’ennuyais fermement. Je suis bien incapable de rester une soirée entière devant la télévision lorsque le weekend a sonné, et même en semaine d’ailleurs. Pour le coup, j’invite régulièrement ma petite sœur ou encore Gaby, ou même d’autres amis d’ailleurs. Mais plus le temps passe, et plus je me dis qu’il faudrait que je propose à la cadette Everfield d’emménager. On s’amuserait comme des fous tous les deux, c’est certain. Et au moins, fini la solitude, fini l’ennui. Le seul inconvénient serait que j’aurais peut-être moins de liberté si elle décide de mettre son nez dans ma vie sentimentale mais ça, c’est une autre histoire et il est toujours possible de fixer des limites j’imagine.

Bref, après toutes ces belles réflexions, je me décide à sortir de la maison et faire un tour du côté de la plage du Nord. J’ai entendu des bruits comme quoi une grande soirée s’y déroulait justement ce soir et donc c’est une occasion à ne pas manquer. Ni une ni deux, j’avale un sandwich en speed et je file en direction de la plage. Je suis toujours apprêté de mon costume que je porte la journée lors de mes consultations, une chance au final de travailler dans un métier où le tailleur est de mise. Néanmoins, c’est un peu plus décontracté. Avec la chaleur, j’ai laissé tomber la veste et j’ai déboutonné quelques boutons du haut de ma chemise. Je me sens d’humeur à faire de belles rencontres malgré le fait que je sorte seul ce soir. En général, je finis toujours par croiser des amis ou des patients, ce qui a tendance à m’occuper et me faire passer une bonne soirée.

J’entre parmi la foule et me faufile au mieux. C’est complètement bondé et avec les danseurs expérimentés qui se dandine, je ne tarde pas à me faire bousculer. Et bientôt, c’est à mon tour de me prendre les pieds dans quelque chose, ou plutôt quelqu’un. J’entends des excuses à n’en plus finir alors que c’est moi qui devrais les faire. Je me sens gêné. Pourtant, je lui tends la main pour l’aider à se relever. « Non, c’est moi. Ne vous excusez pas. » Je lui dis alors, presque en l’exigeant. « Un homme ne devrait pas faire tomber une aussi belle femme. » Un léger sourire s’esquisse sur mes lèvres mais bientôt, j’ai l’impression de me retrouver dans un concours de tee-shirt mouillé. Je me permets un petit brin d’humour, tout en sachant à quel point les femmes aiment garder leurs vêtements propres en général. « Un ami m’avait bien dit que c’était le genre de soirée « Take off your clothes » mais je ne m’attendais pas vraiment à ce que la soirée s’y prête autant. » Un petit clin d’œil pour lui indique que je plaisantes, c’est mieux. « Néanmoins, il serait bon de laver cette tâche je pense. Il doit y avoir des toilettes publiques pas loin je pense… Ou l’eau de la mer éventuellement. » Je la regarde de nouveau et je fixe son haut. « Enfin, si tu préfères vraiment l’enlever, je ne suis pas contre et je peux te passer ma chemise… Je suis sûr que ça t’ira très bien. » Je dragouille un peu mais en vrai, je sais à quel point ce n’est pas agréable d’avoir du sucre sur soi, ou toute boisson qui colle. Du coup, moi je m’en fiche d’être torse nu… Alors si ça peut arranger tout le monde…

Forcément, j’ai jugé utile de lui proposer ma veste parce que malgré tout, je suis un véritable gentleman qui n’a même pas les chevilles qui enflent. Je n’ai pas pensé une seule seconde que la soirée pourrait se rafraichir car j’ai plutôt tendance à avoir envie de finir en bain de minuit, une fois que mon corps sera imbibé d’alcool. J’aime faire la fête, j’aime les soirées absolument bondées mais néanmoins, même si je suis d’un naturel sociable et que je fais rire malgré moi de par ma maladresse et ma spontanéité, j’ai besoin d’alcool pour vraiment me lâcher. Je sais, c’est pas cool… Mais si en plus j’ai une partenaire pour me tenir compagnie… Je n’ai plus qu’à lui payer un verre, surtout maintenant que le sien est vide. Je vais finir par croire que le destin me sourit enfin. Bientôt, elle me tend une perche que je ne saurais louper.

« Je me ferais un plaisir de me rattraper une prochaine fois. Ou peut-être que j’arriverais à me faire pardonner autrement. »

Je ne souhaite pas m’étendre sur le sujet, tout simplement car un million d’idées me viennent immédiatement en tête sans que je n’ai rien demandé. Mais présentement, elle se renverse une partie de son verre sur elle et cela me sort de mes pensées. Heureusement sans doute. Ou pas…

« C’est comme tu veux franchement ! Mais vu que c’est un peu (beaucoup) de ma faute, je me sens légèrement redevable… Et après, je risque d’être obligé de t’accompagner faire du shopping, t’observer faire les essayages et porter tes sacs. Ce serait vraiment un plaisir mais je préfère largement d’autres occupations. »

Il n’est pas nouveau que le shopping n’est pas mon fort. D’ailleurs, trouvant rarement mon bonheur dans les boutiques, je commande régulièrement sur internet, ou ma mère ou ma sœur le font pour moi d’ailleurs… Je suis un mec de ce côté-là et même si une après-midi en compagnie de la jeune femme serait forcément agréable, vaut mieux faire autre chose que les magasins ! Je lui adresse un petit clin d’œil complice, laissant supposer les occupations que je préconise. Bien sûr, je n’ai que des idées sages moi ! Je fais en sorte d’aller un peu plus loin, à la fois en direction des toilettes les plus proches que je connaisse et légèrement à l’écart de la foule. Ce n’est pas que je n’aime pas me faire bousculer toutes les deux minutes mais vous voyez ce que je veux dire… Dommage pour le maillot de bains ! Je me mets à penser sans oser prononcer les paroles. Nue c’est mieux ! Faut vraiment que j’absorbe de l’alcool moi ! Ca me donnera une excuse pour dire des bêtises au moins.

Je la regarde droit dans les yeux, amusé, avant de déboutonner de manière étrangement sensuelle les boutons restants de ma chemise. « Je serais toi je me préparerais à être éblouie par mon corps d’apollon. » Je lui glisse en blaguant. Je me recule légèrement, comme si je la laissais admirer tranquillou la vue, avant de lui lancer ma chemise dans les mains, tel un stripteaseur. Je ne sais pas ce qui me prend ou ce que j’ai fumé mais… Je suis loin d’être dans mon état normal !