les surprises ont toujours un petit goût sucrées [ANTON]

Sara, elle devait débourser tellement cher pour ce joli petit loft tous les mois.
Des murs blancs crèmes avec quelques tableaux intelligemment entreposés sur chaque mur pour éveiller l'intérêt de ses invités (lorsqu'elle en avait) donnaient l'impression d'être dans un lien somptueux. Pour elle, c'était son petit paradis. Il lui arrivait souvent être au sommet de la niaiserie. Mais rien de tel que d'être bien chez soi lorsqu'on y met un pied. Quand Sara rentrait dans son loft, elle avait besoin de cette sérénité là. Rien que pour évacuer la pression de la journée. La blonde faisait partie de ces gens qui gardait sur ses frêles épaules toute la douleur du monde, qui la conservait à l'intérieur bien au chaud sans jamais la faire ressortir. Elle faisait partie de ces gens dont le métier était d'aider les autres, de les écouter et d'apporter conseil. Toutes ces petites histoires complexes qu'on lui racontait était toujours plus difficile à entendre, mais elle gardait cet air sérieux et serein rien que pour ne pas désarmer l'autre.
C'est d'une journée éprouvante qu'elle était sortie. Une mère de famille dont elle tairait le nom avait de sérieux problème de gestion de la colère avec son turbulent petit dernier. Elle avait deux autres enfants, de 10 et 8 ans. Le petit dernier en avait 5, et rien n'allait avec lui. Il pissait au lit, hurlait lorsqu'il n'avait pas ce qu'il voulait, frappait les petits à l'école. Cette femme n'en pouvait plus. Cette femme était au bout du rouleau et seule. Alors, elle faisait les choses mal parce qu'elle ne savait comment gérer le dernier.
Cette histoire lui tournait dans la tête depuis qu'ils en avaient terminé avec leur séance.
Le fait que le petit couple modèle, son frère et Anna, aient quitté son logement il y a peu, l'avait un peu chambouler. Elle n'avait rien dit, parce qu'elle savait pertinemment qu'il fallait que chacun reprenne le cours de sa vie, mais leur présence avaient eu quelque chose de rassurant. Puis... Elle savait que lorsqu'elle reviendrait à la maison, il y aurait quelqu'un pour l'accueillir... Cette idée la réconfortait chaque fois...
Anton venait régulièrement la voir, et vice versa, elle devait arrêter de ressentir ce manque.
Un petit sourire s'étira sur ses lèvres alors qu'elle déposait les clefs dans l'entrée sur la tablette.
Je devrais certainement prendre un animal hm ?
Un peu de temps devant la télé, l'horloge affichait dix-neuf heures lorsque la sonnette manqua de lui arracher le coeur. Trop perdu dans la contemplation du discours de la présentatrice télé, elle s'était simplement détachée du monde. Un coup d'oeil à son portable lui annonça la couleur, elle n'avait pas remarqué tout de suite les messages qu'elle avait reçu. Tout en ouvrant la porte d'entrée, elle attrapa le portable en lisant les messages du plus grand. Oups. Ah... Mon portable était en silencieux, j'ai pas fait attention. Tu vois, c'était un peu une journée à problème. Un petit sourire mutin éclaira son visage alors qu'elle s'en allait serrer le brun dans ses bras. C'était toujours bon de le revoir, même si elle aurait aimé pouvoir préparer son entrée... Parce que si elle était plutôt ordonnée comme fille, elle avait laissé trainé son manteau sur une chaise, laisser l'évier plein encore de la vaisselle de la veille... Allait-il lui faire un petit commentaire ou faire semblant de ne rien voir ?

Malgré une journée un peu longue au restaurant, Anton avait pu obtenir sa soirée. Il avait plusieurs choses à faire à la maison car tout ne se faisait pas encore tout seul apparemment. L’univers n’avait pas créé le fonctionnement des choses par la simple pensée. Pour le service du midi, l’italien avait pu préparer le seul dessert qu’il maitrisait à la perfection avec dans la recette, un petit secret de famille qui faisait toute la différence. Et bien sûr, il y avait le coup de main qui y était pour quelque chose. Il n’était pas particulièrement doué pour les autres types de desserts et n’était pas un adepte des gâteaux, pâtisseries et viennoiseries. Mais le Tiramisu c’était sacré. Bon, c’est vrai que de la bonne Gelato italienne, il aimait bien cela. Ses goûts pour les desserts étaient généralement limités à quelques uns.

En tout cas, il savait que sa sœur aimait cela, alors il n’hésita pas à se dire qu’il allait passer la voir ce soir-là. Anna bossait pas mal pour les préparatifs d’une émission à venir qui serait en live, du coup, le cuisinier décida d’aller rendre visite à la plus belle blonde qu’il connaissait. Bah oui, sa sœur était littéralement une perle rare. C’est d’ailleurs pour cela qu’il avait, depuis toujours, gardé un œil bienveillant sur elle, surveillant de plus ou moins près ses fréquentations et cela avait pu agacer sa sœur dans le passé mais ce n’est pas aujourd’hui qu’il arrêterait. Il l’aimait trop pour la laisser entourée de ‘mauvaises’ personnes. Certes elle était suffisamment grande pour se débrouiller, mais il la savait plus fragile qu’on ne le pensait et bien qu’elle s’occupait d’autres personnes dans son métier, il tenait à veiller sur elle. Etre chez elle de Janvier à environ mi-juillet avait été plutôt pratique. Bien qu’ils avaient toujours été fréquemment en contact en vivant sur des continents différents, être réunis les avait forcément rapprochés encore plus. Puis,  Anton était vraiment heureux que Sara s’entende avec Anna. Il venait depuis quelques jours de quitter les lieux auxquels il s’était habitué pour déménager dans une ‘grande’ maison au bord du lac Champlain.

Pour revenir au moment important, il disposait donc de sa soirée, et après avoir cogité sur certains projets, en plus de gérer quelques commandes pour la maison et avoir pu commencer à bricoler une étagère dans le côté garage, il s’arrêta aux alentours de 18h pour aller prendre une douche, se changer et opter pour un T-shirt bleu avec un Jean, des baskets légères et il enfila une veste en Jean.  Après avoir envoyé deux sms sans réponse de sa sœur, il décida quand même d’aller la voir. Il mit le tiramisu dans une boite et mis le tout à plat dans un sac à dos. Casque sur la tête, il démarra ensuite sa moto pour se rendre chez Sara.

Visiblement, en sonnant à la porte, elle semblait surprise de le voir. « Je m’en doutais un peu… mais je viens quand même t’embêter ». Il lui offrit un beau sourire avant de l’enlacer et de faire ‘comme chez lui’. Il se débarrassa de ce sac pour laisser sa veste posée sur une pattern à l’entrée, puis direction cuisine pour y mettre la boite contenant le Tiramisu. En même temps il parlait avec sa frangine « …. j’ai bien fait de venir, vide ton sac bella » dit-il. « Au fait, je nous ai ramené un petit quelque chose de sucré…. je me suis dit qu’on pourrait se regarder un film ou bien des émissions nulles à la télé tout en commentant comme à notre habitude… qu’est-ce que t’en dis ? ».

Le rital se retourna pour regarder sa sœur droit dans les yeux et réalisait que, il s’incrustait comme bien souvent il l’avait fait, de façon un peu imprévue et ce, sans trop savoir si elle avait d’autres projets. « Tu comptais faire quelque chose ce soir ? Voir quelqu’un ou je peux te monopoliser un peu ? ». Il la laissa s’exprimer pour quelques instants après, revenir sur des propos qu’elle avait eu.

« T’as mangé ? On se fait un truc et tu me racontes cette journée ? Peut-être que je peux t’aider sur les cas que tu traites, qui sait ! ». Ils se faisaient part de leurs journées de façon naturelle et parfois se conseillaient ou se confiaient tout simplement. Cela faisait du bien. Le grand brun était ravi d’être auprès de Sara puis, il n’oubliait pas non plus cette santé frêle qu’elle avait.