Toc, toc , toc tu es là ? (Feat: Bomer)

Depuis un certain temps j’avais l’impression que mes démons du passé s’évertuaient à vouloir revenir dans ma vie mais, n’étant pas le type de mec qui aime s’étendre sur ses malheurs, j’avais préféré ne pas alerter mon entourage. De toute façon, puisque je n’étais sûr de rien, je m’en serais voulu d’être la source de fausses inquiétudes. Prétextant un voyage d’affaire bidon j’avais pris le premier vol disponible afin de me rendre à Los Angeles afin d’y rencontre un imminent cardiologue. J’allais avoir l’heure juste, du moins c’était ce que j’espérais.

Lorsque le verdict fini par tomber je décidai de ne pas me laisser abattre je n’étais pas ce genre d’homme après tout. Bien entendu je n’étais pas sans m’être remis en question durant le vol, je me demandais bien comment j’allais aborder la question avec Tiana mais j’étais persuadé que je saurais trouver les mots le moment venu.

L’avion s’étant posé à New York en début d’après-midi je m’empressai de récupérer mon véhicule, dans le stationnement afin de rentrer au bercail. La route fut un peu plus longue que je ne l’avais prévu et je finis par rédiger un texto à l’attention de Tiana afin de lui préciser que j’allais mettre un peu plus de temps que je ne l’avais initialement prévu pour la rejoindre.

M’étant bien gardé de lui dire que je ne me trouvais qu’à quelques minutes, j’avais envie de la surprendre, je m’étais stationné devant chez elle et j’entrai dans sa résidence en me servant de ce jeu de clé qu’elle m’avait confié.

Marchant d’un pas presque silencieux je finis par arriver à la cuisine m’approchant de cette beauté, qui était ma petite amie, et glissant mes bras autour de sa taille je l’embrassai dans le creux du cou.

Ce que tu m’as manqué beauté fatale.

Tu m’as énormément manqué.

En effet il m’avait été plus que pénible de me retrouver éloignée de celle que j’aime mais heureusement cet éloignement était maintenant chose de passé. La serrant dans mes bras, et m’imprégnant de son parfum, doux et subtil, je ne pouvais qu’apprécier nos retrouvailles.

Le vol de retour m’avait creusé l’appétit et l’entendre me proposer de partager son déjeuner n’avait pas été sans élargir ce sourire qui se dessinait sur mes lèvres. Il s’agissait d’une proposition des plus alléchante et je ne pouvais que me laisser tenter.

Je n’en doute pas mon ange et oui je veux bien manger un morceau en ta compagnie.

Prenant place à table je l’écoutai me raconter ce qu’il s’était passé avec sa sœur, en mon absence, et je me sentais mal pour elle. Je savais à quel point elle aimait sa sœur alors de l’entendre me dire qu’elles s’étaient querellées ne pouvait que m’attrister au plus haut point.

J’en suis totalement navré ma princesse, sincèrement. La regardant dans les yeux, je savais que je ne saurais pas lui cacher la vérité bien longtemps et j’aimais mieux qu’elle l’apprenne de ma bouche que de celle d’une autre personne. En fait il ne s’agissait pas d’un voyage d’ordre professionnel. Je marquai une légère pose. J’ai été à Los Angeles afin de rencontrer un médecin. Il s’agissait d’une question délicate et je ne savais pas trop comment l’aborder bien que je me refusasse de le lui cacher plus longtemps.

Évidemment je ressentais d’amers regrets de l’avoir tenu dans l’ignorance, à propos des motifs de mon voyage, mais je craignais tellement sa réaction que je m’étais mis dans la tête qu’il s’agissait de la meilleure solution. Il s’agissait là d’une grave erreur de jugement, d’ailleurs je m’en mords encore les doigts. J’en oubliai mes remords de conscience lorsqu’elle tenta de me remémorer qu’elle n’était pas la plus douée en matière d’art culinaire.

Pour ma part j’adore ta cuisine ma princesse, tu y mets tout ton cœur et c’est tout ce qui compte.

Je l’écoutai avec attention lorsqu’elle me raconta ce qui s’était passé entre elle et sa sœur, m’expliquant les raisons de cette dispute et, d’une certaine façon, je ne pouvais que me sentir triste pour elle.

Je crois surtout qu’il est temps pour vous deux d’emprunter des voix différentes. Vous serez toujours sœurs, rien ni personne ne pourra y changer quoi que ce soit, mais cette possessivité et cette tension est pour le moins malsaine … pour vous deux. Laissez couler pendant un moment et je suis persuadé que vous saurez vous retrouver.

Je lui souris, lui caressant la joue, pour ensuite glisser mes lèvres contre les siennes et c’est alors que mes remords vinrent me hanter de nouveau alors que magnifique petite amie vint me rappeler notre promesse.

Je comprends ta déception, ta colère, et tu n’as pas idée de combien je peux m’en vouloir mais je craignais tant de t’imposer tout ce stress et puis je me disais qu’il était inutile de t’inquiéter sans raison.

Évidemment je regrettais de ne rien lui avoir dit, d’autant plus que je ne savais pas mentir, et c’est alors qu’elle me demanda ce que le médecin m’avait dit. Je cherchais mes mots car le diagnostic était loin de s’avérer génial.

Je vais devoir retourner à Los Angeles une fois par mois pour les six prochains mois afin d’effectuer un suivi plus serré mais si mon état ne rentre pas dans l’ordre je vais devoir subir une greffe de l’aorte.

Évidemment j’avais dit le tout avec un brin d’hésitation dans la voix, j’osais tout de même espérer qu’elle comprenne mon hésitation à lui en avoir parlé.

M’approchant d’elle, collant mon front contre le sien, je la regardais dans les yeux tout en laissant mes mains remonter contre son visage.

Dis-moi que tu m'aimes ! Que tu ne me lâcheras pas !

Bien que je pouvais sembler aussi solide que le roc je me sentais faible, fragile, sensible et démuni ... il suffisait de voir mon visage crispé qui ne demandait qu'à éclater en sanglots pour le réaliser alors que seul ma fichu fierté masculine m'en empêchait.

La franchise, la sincérité, l’honnêteté ont toujours été des valeurs d’une grande importance à mes yeux je ne pouvais donc que m’en vouloir d’avoir tenu celle que j’aime dans l’ignorance. Loin d’un désaveu à son égard ce manque de confiance était d’avantage à mon égard qu’à son endroit. Je marchais seul depuis si longtemps que je ne réalisais pas l’aspect blessant de mon comportement à son égard. Une autre habitude de vieux garçon que j’allais devoir m’efforcer de perdre. Pour elle je comptais bien m’y efforcer, elle en valait la peine.

Cette discussion traitant de sa relation avec sa sœur tombait à point nommée puisqu’elle m’évitait de me retrouver confronter à mes remords mais quelque chose me disait que bientôt cette épineuse question allait venir me rattraper.

Ta sœur est une passionnée, quoi que quelque peu gamine par moment, le fait de cesser de toujours passer derrière elle pour réparer ses erreurs ne peut que l’aider à cheminer et à grandir. Tu aimes ta sœur, j’en suis conscient, je sais que cette distance entre vous te fait souffrir mais au final tu lui offres le plus beau des cadeaux : l’autonomie.

Et voilà, ce que j’appréhendais finis par se réaliser, le temps était venu de lui dévoiler le pot aux roses et je craignais plus que jamais sa réaction. Je me sentais comme un gamin qui se fait réprimander.

Chérie, mon amour à ton égard n’a jamais été mise en cause, je t’aime comme je n’ai jamais aimé qui que ce soit. Plus qu’un simple amour tu es ma passion, mon obsession. Non ce manque de confiance ne t’es pas destiné, en fait c’est plutôt en moi que je peine à croire. J’ai toujours été un solitaire, à vivre ma vie que pour moi et moi seul, avant toi je n’ai jamais réellement tenu à qui que ce soit je dois donc m’habituer à notre nouvelle vie et faire abstraction de mes vieilles habitudes de célibataire endurci. Plus que ma petite amie tu es ma confidente, ma protégée, ma meilleure amie et pour rien au monde je ne pourrais supporter de te perdre.

Je finis donc par lui expliquer les détails de mon entretien avec le médecin, traitant de ses conclusions et de ce qu’il m’avait diagnostiqué. Évidemment la peur qui m’animait se voulait plus que perceptible et c’est alors que je l’entendis me proposer, à vrai dire elle me l’imposait, de venir avec moi lors de mes prochains déplacements. Habituellement je n’aimais pas que l’on m’impose quoi que ce soit mais cette fois j’en étais plus que ravi.

À tous les mois ? Cela ne risque pas de te causer des soucis pour ton métier ? Je serais plus que ravi que tu viennes avec moi mais jamais je ne saurais t’imposer ce combat puisque, avant tout, c’est le miens. Je refuse d’être un boulet pour toi. Tu en as assez bavée il est hors de question que j’en ajoute une couche.

On faisait une belle paire tous les deux, à regarder dans des directions opposées, alors que nous nous efforcions d’éviter de pleurer l’un devant l’autre. Orgueil et fierté, fichues vertus.

Je t’aime plus que tout ma princesse, plus que je n’ai jamais aimé qui que ce soit.

Lui caressant le visage du bout des doigts, remontant mes mains contre ses joues, je me mordillai la lèvre tout en admirant ses jolis yeux dont les douces lueurs bleutées ne pouvaient que me rendre totalement ivre d’amour et fou de désir.

Tiana ma douce et exquise déesse, ma vénérée princesse.

Ne complétant pas ma phrase, jugeant les mots superflus, continuant de la regarder avec une folle lueur de désir dans le regard je décidai que le temps était venu de passer de la parole aux actes et je finis par glisser mes lèvres contre les siennes afin de lui offrir un baiser se voulant à la fois tendre et passionné, sulfureux et langoureux. Un baiser comme elle les aime.

Je connaissais bien Tiana alors je savais pertinemment qu’elle souffrait de ce que devenais cette relation qui l’unissait à sa sœur. Bien que je me fusse avancé je préférais demeurer à son écoute puisqu’il était vrai que je ne possédais pas tous les éléments requis afin de me faire une idée précise de la situation et puis il était vrai que toute personne aime se sentir écoute par l’être aimé lorsque notre existence se trouve chamboulé. Il ne fallait pas être un grand connaisseur de la nature humaine pour réaliser que Tiana était bouleversée, d’ailleurs le simple le fait de la voir ainsi se voulait de nature à me briser le cœur.

Je n’en doute pas ma princesse, après tout tu connais ta sœur beaucoup mieux que moi. Néanmoins je n’aime pas te voir te mettre dans un tel état. Avec le temps j’ai appris à te connaître ma chérie, je sais lire en toi tout comme tu sais parfaitement le faire à mon égard. Un peu de recul, et de distance, ne peut que te faire le plus grand bien. Vous vous retrouverez lorsque la crise se sera apaisée.

Bien que je gagnasse ma vie avec grâce à l’éloquence de ma plume il m’était difficile d’exprimer mes sentiments de vive voix et d’exprimer mon amour, d’ailleurs la belle ne tarda pas à me faire réaliser le caractère pour la moins rarissime, et exceptionnel, des propos que je venais de lui adresser. Elle avait totalement raison.

C’est simplement que je n’ai pas vraiment l’habitude d’ouvrir mon cœur, c’est tellement plus facile à l’écrit. M’ouvrir à toi me fait réaliser à quel point ces sentiments que j’éprouve à ton égard me fragilisent et me rendent pour le moins vulnérable. Je vais faire en sorte de lutter contre mon manque de confiance afin de me reconstruire, te savoir à mes côtés m’insuffle le courage de tout affronter.

Deux écrivains qui manquent de confiance en leurs moyens et qui s’aiment éperdument, on formait un sacré duo tous les deux.

Je t’aime et je ne veux pas avoir le moindre secret pour toi, je serais donc plus que ravi que tu viennes avec moi … simplement que je ne voudrais pas que tu t’ennuies lors de ce séjour sur la côte ouest d’autant plus que nous risquons d’y aller sur une base régulière pendant un certain temps.

Je ne doutais aucunement de la force de ses sentiments et de la sincérité de son amour cependant je dois admettre que l’entendre me dire qu’elle se sentait pour le moins inutile se voulait de nature à m’attrister et je comptais bien y remédier.

Ma douce Tiana, ma vénérée déesse, si tu savais à quel point je tiens à toi … ne dit pas que tu es inutile car rien n’est plus faux mon ange. Tu es celle qui me permet de croire en des jours meilleurs et qui me raccroche à la vie, bien que par moment cette dernière puisse s’avérer des plus cruelles. Ta présence à mes côtés est tout simplement le plus beau cadeau que la vie m’ait offert jusqu’à maintenant. Je ne saurais envisager ma vie sans toi bel ange.

Me montrant calme, rassurant et réconfortant je laissai mes mains glisser contre son visage d’ange pour ensuite glisser mes lèvres contre les siennes tout en laissant mes mains parcourir ses cuisses, ses hanches et le bas de son dos pour ensuite laisser mes lèvres glisser contre son épaule afin de terminer dans le creux de son cou. Dieu ce que je pouvais aimer son odeur.