Quand l'avocat rencontre le Psy - PV Mon Topaze

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Si tu ne prends pas le temps de créer la vie que tu désires. Tu seras forcé à passer beaucoup de temps à vivre une vie dont tu ne veux pas

Quand l'avocat rencontre le Psy - Topaze & Loukas

Le métier d'avocat fait rêver un grand nombre mais un tel métier n'est pas toujours aussi glamour qu'on pourrait le croire. Pour vivre, il devait se résoudre à accepter d'être commis d'office. C'est à dire, désigné par l'ordre des avocats pour représenter des personnes, des citoyens qui n'ont pas les moyens financiers de se payer un avocat. Rechignant comme toujours à prendre ce genre de dossier. N'ayant pas encore également la réputation pour réellement refuser même si le jeune homme au regard noisette a tendance à laisser penser ou croire l'inverse. Ainsi, il y a seulement quelques jours, il avait pu faire la rencontre d'une jeune femme un peu trop dynamique à son goût. Cette dernière n'est pas méchante, loin de là même mais elle a se merveilleux don de lui taper sur les nerfs. Il faut dire que comme l'eau et l'huile qui ne se mélange pas. Loukas et Gabrielle sont des opposés naturels sur tellement de points. L'homme de justice fier, froid et distant face à une jeune femme pleine de vie.

Lors de sa première rencontre avec sa cliente. Il avait pu lire la peur dans ses yeux. Il faut dire qu'au premier abord, Loukas ne donne pas pleinement confiance. Il se tient droit et on pourrait presque dire qu'il est froid. Alors qu'elle lui avait exposé son petit problème d'après elle. Ayant kidnappé une mascotte d'une enseigne de pizza pour la sauver de l'esclavage. Le jeune homme de droit avait compris rapidement que son cas n'allait pas être facile. Même sa cliente semblait dépitée lorsqu'elle avait vu son avocat certainement qu'elle pensait que celui-ci n'en avait rien à foutre et qu'il n'était là que par obligation. Pour la décharge de la jeune femme, c'est l'image que Loukas renvoyait. Une première audience avait eu lieu et l'avocat était parvenue à demander un renvoi d'audience pour parvenir à constituer son dossier. C'est ainsi qu'il avait réussi à prendre rendez-vous avec le psy qui traite sa jeune cliente.

« Maître Grey. J'ai rendez vous avec Monsieur Everfield. » Indiquait il à la jeune femme assise derrière son bureau qui en posant son regard sur lui se mit à sourire d'une manière naïve. Une réaction presque banale de la part des femmes. Il n'est marqué en rien sur son front qu'il est homosexuel et qu'il fera sa vie avec un homme. Cette dernière l'annonce puis l'accompagne jusqu'à l'homme. Suivant la secrétaire, pénétrant à sa suite dans la pièce. Il doit bien reconnaître qu'il ne s'attendait pas à une personne aussi jeune mais également à un homme aussi charmant. La secrétaire vint à claquer la porte. L'avocat fit quelques pas dans la direction du praticien médical tout en lui tendant sa main pour le saluer. « Monsieur Everfield. Je suis Maître Grey, l'avocat de votre patiente Mademoiselle Hardy. Je sais que comme moi, vous êtes soumis au secret de votre profession mais j'ai besoin que vous m'aidiez. Elle s'est mise dans un sacré pétrin et si je ne démontre pas un état mental fragile. Elle risque de gros problème. » Et contrairement à ce que devait penser la douce Gaby. Loukas ne comptait pas la laisser tomber. Il se battrait jusqu'au bout pour régler son problème. Il espérait, pour l'instant, trouver un peu d'aider auprès de ce beau brun.

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Ma journée est déjà bien chargée, alors lorsque Mina, ma secrétaire, m’annonce qu’un avocat souhaite me voir au sujet de Gabrielle, je ne peux m’empêcher de laisser échapper un soupir, tout en me demandant ce qu’elle a bien pu inventer comme conneries cette fois-ci. Elle m’en a fait voir des vertes et des pas mûres mais au fil des années, j’ai appris à l’admirer, elle et sa folie, même si c’est pathologique. Disons qu’elle sait mettre le grain de bonne humeur dans ma vie lorsque j’en ai besoin et d’une relation purement médicale, nous avons fini par devenir ami. Néanmoins, dès que nous sommes en consultation, et par moment même en dehors, mon statut de psychologue n’est jamais bien loin. La jeune femme souffre de diverses phobies et troubles qu’il faut contrôler, même si c’est souvent loin d’être évident…

L’heure tourne. Les rendez-vous s’enchainent et bientôt, c’est le fameux M Grey qui rentre dans mon bureau. Si je n’avais pas lu le livre ’50 nuances de Grey’ la semaine dernière, je n’aurais sans doute pas un sourire aussi amusé sur le visage et des pensées aussi torrides en tête. Je chasse tout ceci d’un coup de tête afin de me concentrer sur ce jeune homme qui vient de faire apparition dans mon bureau. Je serais incapable de lui donner un âge, ou même de savoir s’il est plus vieux ou jeune que moi. Alors qu’il me décrit la situation, mon sourire laisse place à une grimace et je comprends rapidement le sérieux de la situation. Je lui tends tout de même la main afin de la serrer et je ne tarde pas à lui répondre.

« Un état mental fragile… Cela ne devrait pas poser de problèmes pour le prouver. » Je réfléchis quelques instants avant de me diriger vers mon armoire où sont rangés tous mes dossiers. Etant effectivement soumis au secret professionnel, je ne pourrais pas tout révéler à cet avocat mais je connaissais assez ma patiente pour savoir ce qu’elle m’autorise ou non. Je mets enfin la main sur le dossier de la miss Hardy. « Gabrielle est… loin d’être un mauvais bougre mais ses différents troubles et son état de santé l’amènent régulièrement à faire des choses que les autres ne comprennent pas. Ce que j’entends par là c’est qu’elle est persuadée d’agir pour la bonne cause, même si cela ne va pas dans le sens de la loi ou dans le respect des autres. Elle ne ferait toutefois pas de mal à une mouche selon moi. »

J’adresse un nouveau sourire à ce beau brun et me demande ce que je pourrais faire pour aider davantage. Néanmoins, ma curiosité est poussée à vif et bientôt, je ne peux plus m’empécher de demander. « Qu’est-ce qu’elle a fait cette fois-ci ? »

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Un court instant, il se demandait la raison qui le poussait à agir d'une telle manière. Il n'était que commis d'office dans cette histoire et dire que Gabrielle lui tapait sur les nerfs fut si loin de la vérité. Comment décrire que l'avocat et la jeune femme puissent parvenir à s'apprécier alors qu'ils sont totalement différemment. Lui, tellement les pieds sur terre alors qu'elle donne la sensation de vivre pleinement dans son propre monde. Deux opposés presque naturellement certainement. Loukas avait eu besoin de temps pour se faire au tempérament, caractère de sa jeune cliente même si parfois, il lui suffisait d'un mot sec, prononcé de sa voix grave pour qu'elle lui face une moue boudeuse. Il ne pouvait le reconnaitre. Lorsque la secrétaire vint à le laisser seul dans ce bureau. Il fut frappé par le physique du praticien médical. Faussement ou bêtement même, il s'était mis en tête qu'il allait s'entretenir avec un homme peut-être quarantenaire voire plus. Dans tous les cas, il ne s'était pas préparer à voir un jeune homme jeune et hautement séduisant. Le genre d'homme qui lui plait grandement. Le nier serait mentir et le mensonge n'habite pas l'avocat. Certes, il est dû genre à se taire, s'enfermer dans un silence mais il ne ment pas.

Effectivement, prouver l'état mental fragile de sa cliente ne serait pas difficile mais la justice ne se base pas sur des dires ou des présomptions. Pour sortir la jeune femme de ses problèmes, il lui fallait des preuves écrites. Un document médical dont la légalité ne pouvait pas être remis en cause ni en doute. Même si devant Miss Hardy, il restait froid, distant, il ne pouvait pas se résoudre à voir la jeune femme enfermée ou sanctionnée lourdement alors qu'elle pensait bien faire. Il restait debout, suivant le beau brun du regard. Laissant même son regard couleur noisette un moment profiter des courbes masculines puisqu'il semblait chercher quelques choses.

« Respect de la loi c'est peu dire, je vous assure. » Il devait donc être bien loin de deviner ce que la jeune femme avait pu faire mais kidnapper une mascotte pour la sauver d'un esclavage certain pouvait avoir de lourdes conséquences pour Gabrielle. Sachant que tout comme lui, un médecin est soumis au secret professionnel. Loukas ne pouvait guère lui demander de faire des miracles. Alors qu'il revenait vers lui, un dossier dans les mains. L'avocat fit un pas vers lui. Il est vrai que porter le nom de famille avait le don de faire sourire ou de donner des idées à certaines personnes. Autant l'admettre, il n'aurait aucun mal à attraper le médecin, lui attacher les mains, le plaquer sur ce bureau pour lui faire l'amour alors qu'il lui aurait noué un foulard sur les yeux. Comment ne pas vouloir faire l'amour à un si bel homme après tout. De sa voix grave, rauque et suave. L'homme de droit ne quitte pas du regard celui qui se tenait là. « C'est pour cette raison que je mets tout en œuvre pour qu'elle ne soit pas condamnée. » Il ne pouvait pas tout dire, tout lui révéler. Même si un tel homme devait partager sa vie, il ne pourrait pas tout lui enfin en couple, Loukas lui parlerait certainement d'une manière plus libre.

Soupirant fortement. Il ne savait guère comment faire. Ne pas trop en dire pour ne pas dévoiler un dossier mais en dire suffisamment pour qu'il puisse obtenir des documents médicaux. « Elle a embarqué la mascotte d'un restaurant pour la sauver de l'esclavage. Elle voulait la sauvé, lui rendre sa liberté maintenant les propriétaires n'ont pas apprécié et poursuivent Gabrielle. » Il s'approche encore un peu, se penchant afin de plonger son regard noisette dans celui du psychologue. « J'ai besoin de vous Monsieur Everfield. Je sais que je vous en demande beaucoup mais sans documents médicaux incontestables par la partie adverse, je ne peux rien faire pour l'aider. » Il le sait. Il doit obtenir des preuves sur l'état de santé mentale de la jeune femme, s'il veut parvenir à lui éviter les ennuis.

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Je m’inquiète de plus en plus à mesure que l’homme prononce ses paroles. Qu’a-t-elle bien pu faire de si grave cette fois ? Il est vrai que Gabrielle enchaine les bêtises en temps normal et plusieurs fois, j’ai été la chercher au poste de police, expliquant pendant des heures sa maladie. Mon rôle de médecin était bien pratique d’ailleurs dans ces moments là et m’avait permis à plusieurs reprises quelques faveurs. J’émets une légère grimace indiquant mon malaise et je prononce enfin les paroles qui me trottent en tête, à savoir demander ce qui a amené la demoiselle dans cette situation. C’est ainsi que j’apprends pour le kidnapping de la mascotte. En d’autres situations, j’aurais sans doute explosé de rire d’ailleurs, tellement c’est une idée farfelue mais je fois m’en abstenir. Néanmoins, un sourire m’échappe quand même en imaginant la scène. Mon professionnalisme s’envole le temps de quelques instants, sans que je ne puisse m’en empêcher. Reprenant le plus rapidement possible, un air qui se veut le plus sérieux possible, je m’excuse.

« Excusez-moi, ça n’a rien de drôle. C’est juste que… »

Je m’arrête. Quelques secondes de silence s’en suivent, parce que je m’en veux limite de ne pas être capable de garder mes réflexions pour moi. Et s’il venait à me juger sur mes compétences en tant que psychologue. Ne suis-je pas censé rester neutre quelle que soit la situation ? En temps normal, c’est ce que je mets un point d’honneur à faire mais lorsqu’il s’agit de mademoiselle Hardy, tout est différent, à cause de ce lien qui nous lit.

« Il n’y a vraiment que Gabrielle pour faire une chose pareille ! Je n’imagine même pas d’où peut lui venir une idée pareille franchement. »

Une fois que toute l’histoire serait passée, nous pourrons sans doute rire du ridicule de la situation à volonté. Je n’ai d’ailleurs moi-même jamais pensé une seule seconde qu’une mascotte peut être esclave. Elles ont toujours l’air si heureux à encourager des équipes de sport ou bien promouvoir une chaine de restaurant par exemple. Et puis, après tout, les gens sous ces mascottes sont soit bénévoles, soit payés pour, ce qui rend légitime cette pratique. Pour ce qui est des mascottes en peluche, c’est encore une autre histoire puisqu’elles n’ont rien d’un être vivant. Bref… Oui, je ne sais pas d’où peut venir une telle idée, même pour la multicolore. Le dossier est sorti et je me plonge à mon tour dans ces yeux qui se tendent à moi. Cette proximité me donne quelques frissons, sans que je ne parvienne à en décrypter l’origine. Je ne sais pas si c’est une sorte de malaise ou autre chose mais je continues d’écouter les paroles de l’avocat.

« Concrètement, il vous faut quoi ? Je peux témoigner à la barre s’il le faut, ce n’est absolument pas un souci. Une attestation concernant son état mental qui explique sa maladie, certifiée de ma main sinon ? Je dois avoir son dernier bilan psychologique dans le coin sinon… »

Je suis troublé et sors toute une liste de documents au jeune homme. En même temps, deux raisons : il me fait un sacré effet et c’est la première fois que je me retrouve dans une situation pareille (un patient qui a besoin de mon aide pour ne pas finir en prison quoi). Alors que j’ouvre le dossier pour scruter à l’intérieur, mon doigt frôle la main du brun. Je me recule aussitôt, géné, bien que cela n’ait rien de fait exprès.

« Excusez-moi. »

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J'admets que je ne sais pas encore comment je vais m'y prendre pour assurer la défense de ma cliente. Je compte jouer sur son état de mental même si on pourrait voir cela comme bas de ma part. Je suis un avocat et tout est bon pour préserver les intérêts de mes clients. Il est vrai que j'ai du mal à exprimer ce que je ressens pour les autres qu'il puisse s'agir d'amour ou d'amitié. Je reste distant, froid comme pour me préserver moi-même de ce monde extérieur. M'enfermant ainsi dans mon travail. Lui donnant les explications sur l'infraction de la jeune femme que je représente à cet instant précis, dans ce bureau. Je remarque rapidement son sourire qui illumine son visage. Je dois dire que je le trouve si séduisant. Il est mon genre d'homme. Beau, brun, séduisant avec ce qui ressemble à une pointe de timidité. Intelligent, un regard envoutant. Je peux le reconnaître, c'est tout à fait mon genre mais je ne suis pas en ce lieu pour draguer. Surtout que draguer n'est pas une chose naturelle mour moi.

« Je comprends rassurez-vous. »

Indiquais-je de ma voix grave tout en plongeant mon regard dans le sien. Personne ne peut rester insensible à ce genre d'histoire, d'explication. Pour ma part, au début, j'avais plus eu l'impression qu'on se foutait de moi. Je ne pouvais pas concevoir qu'on puisse faire une telle chose mais en côtoyant Gabrielle, j'apprenais qu'une autre vie fut possible. Qu'elle fut libre d'en sa tête, dans ses actions même si moi, je devais désormais réparer les pots cassés pour lui éviter des sanctions judiciaires.

« J'avoue que je n'ai pas vraiment tout compris. »

Ou que je n'ai pas tout écouter, à dire vrai. Non pas que je puisse vraiment vouloir me montrer distant vis à vis de ma cliente mais elle me paraissait tellement hors de la réalité que je ne cherchais pas vraiment à comprendre son mode de fonctionnement. Et, j'étais loin de m'imaginer que ma relation avec Gabrielle n'en fut qu'au stade du départ. Que la jeune femme deviendrait une lumière dans ma vie.

« Si vous pouvez me fournir un bilan de son état. Cela serait parfait. C'est une preuve irréfutable pour la partie adverse. Pour venir témoigner à la barre. Si vous m'autorisez à vous citer, cela ne peut être qu'un plus pour elle. »

Je marque un petit temps de pose alors que nos doigts se frôlent. Je redresse mon visage pour le regarder. Il s'excuse. Je sens un étrange frisson parcourir mon corps.

« C'est rien. »

Ma voix est toujours aussi rauque, grave, sensuelle.

« Nous devons nous revoir. »

Je ne l'avais pas quitté du regard. On pouvait croire ou penser que ma dernière remarque était en réponse à ce frôlement hasardeux. Alors rapidement, je ne pouvais qu'ajouter :

« Pour vous préparer à la future audience. Nous devons nous revoir pour préparer au mieux la défense de Gabrielle. »

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Pour comprendre Gabrielle, ce n’est pas simple, et surtout pas donné à tout le monde. Au départ, moi aussi j’avais eu du mal d’ailleurs, me demandant ce que je pouvais faire pour elle. Au bout de plusieurs séances, j’avais même commencé à sérieusement désespérer. Puis, je m’étais tout simplement laissé du temps, me décidant à faire ce que tout bon psychiatre ferait : écouter et être présent. J’étais alors persuadé que j’aurais le déclic et la solution un jour. Malheureusement, au bout de plusieurs années, ce n’est toujours pas le cas, même si j’ai réussi à établir un lien particulier avec la jeune femme. M’enfin, je pense que ça l’aide tout de même un minimum à ce qu’elle semble dire.

« Normal je dirais… Après plusieurs années de thérapie, je suis encore perdu plutôt souvent avec elle. Ecoutez là, c’est tout ce qu’elle demande en général. Un hochement de la tête pour approuver et vous devriez éviter ses foudres. En tout cas, avec moi, cette stratégie marche plutôt bien. »

Si ce n’est cette fameuse fois où n’ayant pas compris où la miss souhaitait en venir, j’avais fini avec une gifle en pleine figure. J’étais resté estomaqué face à ce geste et encore plus perdu qu’avant de faire ce fameux hochement de tête. Apparemment, elle avait dû me poser une question qui nécessitait que je réponde par la négative, ce que j’avais pris pour une simple remarque. Bref, je fais un peu plus attention depuis ce jour étrangement.

« Je vais vous préparer ça alors ! »

Néanmoins, pas maintenant parce que cela demande du temps et de la concentration. Il faut en mettre ni trop, ni pas assez pour que le secret professionnel soit conservé, tout en expliquant la réalité de la situation de Gabrielle. Je suis troublé par cet échange qu’est le frôlement de nos mains mais je fais mine de rien. Le fait qu’il puisse m’interroger à la barre et qu’il m’indique ensuite qu’il va falloir qu’on se revoit me donne une occasion pour lui indiquer :

« Je pourrais vous le donner à notre prochaine entrevue dans ce cas, à moins que vous en ayez besoin plus vite ? »

Enfin je dis ça mais rien n’empêche que la prochaine entrevue soit rapide… sauf peut-être mon agenda déjà surbooké mais pour la belle – et son avocat ultra séduisant, je trouverais moyen de me libérer.

« Je suis libre principalement le soir après mes consultations mais si vous préférez en journée, je peux sans doute dégager une heure quelque part. Vous connaissez déjà vos disponibilités ? »

Je baisse les yeux, faisant mine de chercher mon agenda autour de moi alors que tout est enregistré directement sur l’ordinateur depuis déjà plus d’un an. En fait, je suis gêné par son regard intense posé sur moi. Je ne suis pourtant pas de nature timide d’habitude mais cet homme est impressionnant.

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Je me tiens penché au-dessus de ce bureau pour lui faire face pleinement. Je constate la beauté de son regard. On pourrait me prendre pour le genre de type qui saute sur tout ce qui bouge. La vérité est plus profonde car je me sens attiré par les hommes qui dégage quelque chose. Je m'intéresse et peu m'accrocher à un caractère, une remarque, une attitude. Dans le cas de Topaze, il s'agit du contraste entre sa beauté virile presque fragile et son intelligence. Il me charme, m'attire, je ne peux le nier. Je m'imagine fort bien construire ma vie avec un tel homme qui semble posé et vouloir avancer dans un monde professionnel car je reste un ambitieux. Je compte bien faire prospérer mon cabinet juridique afin de devenir un avocat reconnu en ville. Dans un coin de mon esprit, je crois que j'aimerai partagé un vaste appartement ou une maison avec l'homme que j'aime ou plutôt l'homme capable de me supporter. Que ce dernier puisse me parler d'enfants, de mariage, me surprendrait peut-être mais je crois qu'une telle démarche me rendrait heureux. Nos doigts s'étaient effleurés. Je perçois son trouble et il est vrai que j'en jubile quelque peu.

« J'aurais dû vous rencontrer avant. »

Je venais de reprendre place dans le siège plus proche. Toujours séparé par ce vaste bureau du praticien de médecine terriblement séduisant. Je venais de lâcher ma remarque, peut-être comme une bombe surtout qu'il n'est pas simple de savoir de quoi je parle. Peut-être suis-je simplement entrain de parler de lui et ainsi, je lui laisse entendre ce qu'il veut. Il n'est pas difficile cependant, d'en déduire qu'il me plait ou alors j'évoque le conseil qu'il vient de me donner sur ma cliente. Je ne sais pas quoi en penser car avec Gabrielle, plus je reste silencieux et plus elle se renferme. Puis, parfois, elle tente de me provoquer ou de me faire péter les plombs enfin c'est ce que j'en déduis car je ne suis pas le type qui se confie le plus facilement.

« Merci. »

Un soulagement. Je ne peux pas le nier car avec ce qu'il accepte de me fournir pour constituer mon dossier. Je vais pouvoir aider pleinement et convenablement la jeune femme. Je sais d'ores et déjà que de tels documents, la partie adverse ne pourra rien. Contrer de telles preuves est impossibles. Je devrais pour autant minimiser certaines choses afin qu'un magistrat n'ordonne pas qu'on puisse enfermer ma cliente pour cause de folie. Je suis toujours assis, mes mains jointes. Je redresse mon visage pour plonger mon regard couleur noisette dans le sien. Je pourrais m'y perdre dans ses yeux. Un sourire en coin vient à naître sur mes lèvres. Il me propose de me revoir. Cela me plait. Je le fixe toujours lorsqu'il m'informe qu'il est plutôt libre le soir après ses consultations. Que devais-je y comprendre. Enfin, je dois admettre que j'aime ce genre d'approche.

« Je ne vous dissimule pas que plus vite j'ai ces documents, plus vite, je peux préparer la défense de Gabrielle. »

Ma voix est toujours aussi grave, masculine mais subitement plus suave. Je me montre séducteur. Je viens à sortir mon téléphone portable de l'intérieur de ma veste. Je fais défiler l'écran du bout de mon doigt afin de répondre au plus vite au superbe médecin assis en face de moi qui doit me remettre certains documents.

« En journée, cela va m'être compliqué de les récupérer alors que j'en ai vraiment besoin et en original car je dois les faire viser à l'ordre. Je peux même pas utiliser de fax pour vous arranger. »

Je relève mon visage afin de plonger mon regard dans le sien.

« Ce soir, chez moi vous serait il possible ?. »

BY .SOULMATES

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Alors qu’il m’indique qu’il aurait dû me rencontrer avant, je m’interroge sur le pourquoi. Cette réflexion me semble sortir de nulle part. Est-ce qu’il aurait eu besoin de mes talents de psychiatre dans le passé ou de mes expertises dans le domaine pour d’autres clients communs ? Ou est-ce pour bien autre chose ? Je ne saurais malheureusement pas le dire et pour cause, son visage ne laisse paraitre aucune émotion que je ne parviens à déchiffrer. Moi qui suis d’ordinaire plutôt habile à ce jeu, l’homme me laisse sur ma fin. Néanmoins, la conversation se poursuit et je me dis que je reviendrais sur le sujet plus tard, si la discussion s’y prête. A défaut, je trouverais peut-être la réponse, seul au fil du temps.

Je lui souris alors qu’il m’indique que plus je ferais vite, mieux ce sera et je finis par hocher la tête, bien conscient de l’enjeu de la situation. C’est la raison qui me pousse à lui demander quand est-ce que l’on peut fixer la prochaine entrevue, ou en tout cas une des raisons disons. Nous semblons être d’accord sur un point : c’est plus facile en soirée pour l’un comme pour l’autre de se libérer. J’en suis ravi. Néanmoins, ce soir me parait être un délai relativement court. Ma journée est remplie en matière de rendez-vous et je ne sais pas vraiment quand est-ce que j’aurais le temps de préparer les documents demandés. Je repense toutefois à la situation de Gabrielle et j’accepte aussitôt. Je m’occuperais des détails plus tard et m’arrangerais pour avoir tout fini en temps et en heure.

« Je vais me débrouiller pour avoir tout terminé d’ici là oui. »

Un léger sourire pour lui montrer ma bonne foi, tout en pensant à tout ce que cette soirée allait révéler. Quand je commence à imaginer, il n’y a plus aucune limite dans mon cerveau malheureusement mais je redescends tout de même sur Terre.

« Vous pourrez donner votre adresse à ma secrétaire ? »

Ce n’est pas que je veux le mettre à la porte mais l’alarme sur mon ordinateur se met à sonner, ce qui indique que mon prochain patient est arrivé. Et puis, rien ne nous empêchera de continuer cette discussion plus tard pour le coup. Je me lève et me dirige vers la porte avant de jeter un œil en sa direction, ou plutôt de l’observer abondamment. Et j’ose bientôt poser la question qui me tarode les lèvres depuis plusieurs minutes.

« Lorsque vous disiez que nous aurions dû nous rencontrer avant… Pourquoi ? »

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Peut-on a ce point être troublé par une personne, une rencontre. J'avais senti un étrange frisson lorsque nos doigts s'étaient effleurés. Je suis présent dans ce bureau, ce cabinet pour aider une de mes clientes. Une jeune femme à laquelle j'allais tenir plus que de raison. Cette dernière a des problèmes d'ordre juridique et j'allais tout faire pour l'en sortir. Ainsi, j'étais en présence de ce séduisant brun. Je ne peux nier que j'avais la sensation de me montrer un peu trop exigeant envers lui. Mais, j'ai besoin de ces documents afin de parvenir à aider la jeune femme au mieux. Des documents médicaux qui seraient irréfutables pour la partie adverse. Je me redresse de toute ma hauteur, ne quittant pas de mon regard noisette celui qui se tient toujours en face de moi, de l'autre côté de son bureau. Un sourire léger vient à naître sur mes lèvres lorsqu'il m'indique qu'il allait tout faire pour satisfaire ma demande.

Je comprends bien rapidement qu'il ne peut m'accorder plus de temps. De toute manière, je ne peux pas rester également. Je me dois de continuer de travailler sur le dossier de la jeune femme que je représente à cet instant présent dans ce cabinet médical.

« Je laisserai ma carte à votre secrétaire. »

Un moyen de rendre toute cette histoire un peu plus professionnelle car un court instant j'avais eu la sensation que cette rencontre m'échappait. Je ne savais pas également que des rencontres, j'en ferai des nombreuses. Moi, le type froid, autoritaire ne pensais pas pouvoir plaire ou attirer autant. Debout, je fis légèrement demi-tour pour rejoindre la porte. Je me dois de rejoindre mon propre cabinet pour constituer ce dossier et rassembler le plus de preuves possibles.

« Aucune importance Monsieur Everfield. »

Ma voix toujours aussi grave est pourtant devenue soudainement un peu plus chaude, plus amicale. Accentué par un sourire. Il est vrai que je ne suis pas le genre de mec le plus expressif. J'ai appris à tout dissimuler en devenant avocat. Puis, je n'avais pas très envie d'exposer ce que j'avais pu ressentir en sa présence. Mon futur ayant déjà pas mal avancé.

BY .SOULMATES

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Je hoche la tête lorsqu’il m’indique qu’il va laisser sa carte à ma secrétaire. Mina va encore tirer une sale tronche lorsqu’il lui avouera que ce n’est pas pour elle mais pour moi. En effet, en dehors de ses trois chats, elle a bien du mal à trouver des rancards la pauvre et se fait des films dès que quelqu’un pose le regard sur elle plus de quelques secondes. J’essaye de lui faire comprendre la triste réalité mais ce n’est pas toujours évident malheureusement. Il faut dire qu’elle a beau être bien gentil, même moi je ne souhaite pas l’inviter à déjeuner. Ce n’est pas vraiment le genre de femme attirante ou très propre sur elle disons. Néanmoins, elle fait un excellent travail et c’est ce qui compte, vu que c’est ce pourquoi je la paye. Bref, assez parlé de ma secrétaire, revenons à nos moutons. On se lève, on se dirige vers la porte, blablabla… Et voilà que je lui pose la question existentielle qui me brulait les lèvres jusqu’alors. Néanmoins, la réponse n’est pas celle escompté et j’en suis profondément déçu. J’aurais l’occasion d’en apprendre plus ce soir et comptez sur moi pour ne pas le laisser s’échapper aussi facilement de ces explications. Je suis un homme très curieux, je dois l’avouer.

« A ce soir dans ce cas. Bonne journée. »

Dernières salutations avec une poignée de main digne de deux professionnels. Je le suis vers la salle d’attente et appelle mon prochain patient.

FIN