Intrigue: La grande roue

Intrigue : La grande roue

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Je me lève de table et pars après le diner pour aller à la prochaine activité louée par le maire pour la fête de Thanksgiving. Ce qui est assez paradoxale c’est que je l’ai choisie mais j’en ai une peur bleue : Monté sur une simple échelle est déjà un exploit pour moi alors imaginez une grande roue ! Enfin bref je suis nouvelle en ville, je n’ai pas envie qu’on me prenne pour une trouillarde ou une poule mouillée alors doucement je me rends à la caisse pour prendre mon ticket.

Une fois en main, je marche en direction de l’entrée. Je regarde un instant l’objet de ma peur et me dis : « Trop tard, tu as ton billet, tu ne peux plus revenir en arrière… » Heureusement plusieurs personnes se trouvent devant moi dans la file, ce qui me donne le temps de respirer et tenter de m’apaiser.

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Aujourd'hui, je passe ma journée avec mon colocataire. À vrai dire, on se rend à la grande roue. Je ne travaille pas et lui non plus...enfin non il s'est donné congé. Après tout Thanksgiving c'est super et je lui ai tellement venté mes talents de cuisinière qu'il a absolument tenu qu'on se fasse une journée "thanksgiving". Malheureusement, le jour même j'ai promis à Tiana d'aller avec elle au repas caritatif que le maire organise.

D'un côté je suis contente de devoir préparer ce repas pour Kyllian, car j'adore organiser se repas, c'est juste Tia qui s'en mordra les doigts.

Afin que notre repas du soir soit prêt à notre retour, je me suis levée à l'aube pour préparer la dinde et sa farce. Bien entendu, je ne me suis pas retenue de faire du bruit afin de réveiller l'autre marmotte. Et oui! S'il doit profiter d'un bon repas, il peut également se lever aussi tôt que moi!!!

C'est dans les coups de 15 heures que nous pouvons enfin quitter le loft pour marcher tranquillement jusqu'à la direction de la grande roue.

Tu es déjà monté dans une grande roue?..C'est vraiment haut ces machins...j'espère que tu n'as pas peur et que tu n'es pas une mauviette!!!

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J'aime bien passer du temps avec Kyliian, depuis que nous vivons en colocation , on a appris à se connaître et c'est vraiment un bon gas si on met de côté joueur et dragueur de côté. Donc c'est pour ça que je sais que je vais passer une excellente après-midi avec lui. On a de la chance, car il fait beau, une des raisons pour laquelle nous y allons à pied.

Alors que nous marchons côte à côte je saute sur le dos de Kyky, après tout il a de la force et il me portera un petit peu. Notre relation est assez ambigue, c'est un ami, un ami plus que mignon, mais il y a pour ma part une certaine affection et un certain lâché prise, qui fait que je suis très naturelle avec lui et que je n'ai pas peur d'être affective ou caline avec lui sans qu'il ne se passe quelque chose pour autant.

Ne vient pas me dire que je suis lourde!!! Sinon tu n'auras pas ma super dinde ni mon dessert top secret! Je commence à le connaître et je commence à anticiper ses réactions, je pense qu'inversement j'aurai fait cette réflection histoire de l'embêter.

Moi peur??? Arrête! Tu me connais! Mais je pourrai très bien dire que j'ai peur pour que tu me prennes contre toi.. Je rigole. Ce que je viens de dire est la parfaite illustration de notre relation.

Tu as beaucoup bossé ces derniers jours..j'imagine qu'un jour de congé ça te fait du bien...même si c'est avec moi?

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La situation à la maison est devenue rocambolesque avec ces histoires d'assistantes sociales pour ma soeur et moi à la suite d'une enquête de voisinage qui a mené à l'élaboration d'un dossier à l'encontre d'nos mères. Que des gens - tout autant habilités qu'ils soient pour agir de la sorte - fourrent leur nez dans nos histoires de famille, ça ne m'plait vraiment pas. Dans leur bureau où ils me questionneront plus tard pendant la semaine, ils m'avaient demandé d'sortir pour pouvoir parler tranquillement à Aly, et j'm'y étais opposé. Alors ils m'ont balancé une histoire de droits légaux et de consentements à adopter; leur charabia à la con. Du coup ça m'soûle de pas savoir. Surtout que ma cadette m'raconte rien, que pour elle tout s'est bien passé et que voilà c'était pas bien grand chose qu'elle a dit. Au contraire, moi, cette situation me met les nerfs que j'préfère souvent me r'trouver seul.

Ils ont déjà installé la grand roue depuis plus d'une semaine, pour les fêtes de fin d'année, au milieu du parc de Burlington. De base, j'avais pas l'intention de m'y rendre, c'est trop lent comme attraction et tu t'fais chier à moins de risquer ta vie. Et même s'il y a des moments ça m'traverse, cette idée, j'veux pas mourir avant d'avoir vécu au moins une chose de bien à côté de ce bordel incessant. Il fait glacial, le vent au sommet de la roue doit couper quelqu'un en deux à travers la nacelle. J'ai foutu l'camp comme j'étais. J'ai juste enfilé un sweat à capuchon par dessus mon t-shirt, sans gants, sans écharpe, sans porte feuille ni rien. Alors forcément sans argent y a des activités que j'peux pas faire, sauf la grand roue. C'est ce qui me reste, c'est grand, c'est imposant. C'est ainsi que j'remarque que cette structure en fer et moi on s'partage des similitudes. Je compte les nacelles, le numéro inscrit sur la coque externe de celles-ci, et j'fais mes mathématiques en calculant le nombre de personnes encore devant moi dans la maigre file qui me sépare de mon tour. J'devine celle que j'aurai, si c'est la blanche, la rouge ou la bleue. C'est peut-être chiant, mais ça m'sauve de la merde actuellement à la maison. Comble quand j'constate la capacité d'accueil des espaces où les gens s'engouffrent par petits paquets : 4 personnes maximum; le nombre qu'on est chez les Farrell-Shelton. Sauf que je serai seul dans la cabine, comme à la maison avec nos mères qui dorment ou sont de sortie sept jours sur sept, et Aly qui s'enferme dans sa chambre à longueur de soirée.