une belle après-midi ensoleillée. (rp libre)

Le soleil brille dans le ciel, la chaleur se fait vraiment ressentir. Une journée idéale pour se rendre à la plage. Je me prépare un petit sac avec tous le nécessaire. Monoï pour soigner le bronzage. Une serviette pour se prélasser au soleil. Une bouteille d'eau fraîche et d'autres petites choses importantes. Habillée d'un petit short et simplement d'un haut de bikini, je me rends à la plage qui dois déjà être bondée de monde. Lorsque j'y arrive, je ne suis pas étonnée de voir autant de personnes. Cela ne me décourage pas pour autant. Je me trouve un petit coin tranquille (ou presque) où j'installe mon petit campement, lunettes sur les yeux, je m'assoie sur ma serviette contemplant le large.

« Fruits gelés ! Calippo ! Glace bicolores ! » J'élève la voix, pas trop, dès qu'il y a plus de 10 personnes autour de moi. Autant dire que je me ballade toujours avec timbre plus prononcé pour me faire entendre sur le sable. Je me sens ridicule de dire glaces bicolores au lieu du nom de la marque - Rocket - tout ça à cause de ces barbus qui nous font la guerre avec leur religion et qui rendent certains mots de la vie courante plus sensibles. Je leur couperais bien la tête avec mon sabre électrique à base d'eau et de colorants là. « Deux dollars, n'hésitez pas ! Rafraîchissement toute la journée. » Vendeur sur plage, en voilà un de ces petits boulots que j'enchaîne à côté des cours pour dépasser le seuil de pauvreté dans lequel nos mères nous plongent avec la petite. Il m'en faut peu pour accepter le moindre travail payé saisonnier ou même d'un seul jour, alors aujourd'hui me voilà à faire le commerce de glaces sur un littoral bien parsemé de monde. Je serpente entre serviettes et parasols qui prennent deux fois plus d'espace que ce qui devrait être permis. Les gens se ramènent en tenu légère au soleil pour venir planter un coin d'ombre où se reposer ? Mais restez chez vous si c'est pour faire ça ! Au pire, ce n'est nullement mon problème à part qu'ils empêchent peut-être un acheteur potentiel d'être présent et de m'aider à faire gonfler mon pourboire, car je suis payé au rendement. Petite remontée vers les terres, puis deux pas à droite, éviter le chien - qu'est ce que ca fout là aussi ces machins à poil qui pissent et chient dans le sable ? - de la bonne dame qui ose le maillot avec son physique de quinquagénaire qui a exagéré sur les oeufs et le bacon dans sa vie, et qui met un haut de couleur aussi pâle que sa peau. La mamie, on ne sait pas à quel repli s'arrête le bord de son tissu. J'enjambe un couple, la vingtaine, qui se prend en selfie, et me retrouve dans un couloir de lamantins sur leur drap, presque bien alignés jusqu'à une dizaine de mètres des vagues. Je m'imagine mal jouer à saute mouton toute la journée, moi ! « Excusez-moi, vous gênez le passage. » Bah oui, j'aimerais continuer par là si ça lui dérange pas trop. Ou que cela la dérange complètement, c'est la même chose : je veux passer par ici. Alors le chevreuil il va bouger son popotin et permettre à celui qui trime de continuer à faire vivre sa soeur et lui-même de manière plus décente.