Amy & Jazz

Invité

Soleil au rendez-vous. Journée riche en émotions. Un besoin immense d’en profiter. Je laisse une employée fermer la boutique et je me dirige vers le centre-ville pour une petite balade. J’hésites encore entre une séance de shopping ou une après-midi détente au parc, genre posée sur l’herbe avec le soleil tapant légèrement sur ma peau. Elle aurait bien besoin de bronzer un peu à ce que me répètent sans cesse mes parents. Qu’est-ce que j’y peux moi, si je suis blanche comme un cul même après plusieurs mois d’été ? Ce n’est pourtant pas faute d’aller dehors et d’y rester pendant des heures…

Je prends quelques flyers de la boutique que j’enfourne dans mon sac, des fois que j’ai le cœur à faire un peu de publicité mais j’en doute. Puis, je marche tranquillement, laissant passer les gens pressés. Mais soudain, je le vois, ce mec avec qui j’ai discuté pendant plusieurs jours sur un site de rencontre avant de me rendre compte que c’est un réel psychopathe. Ni une, ni deux, je m’enfonce dans une petite ruelle avoisinante pour me cacher, en espérant ne pas être reconnue. Je me colle le long du mur, apeurée, avant de me rendre compte que je ne suis pas seule ici. Je rejoins la personne et quitte à ce qu’elle me prenne pour une folle, je lui dis sans explication préalable.

« J’ai besoin d’un alibi. Je suis désolée de vous déranger mais j’ai vraiment besoin d’aide là. C’est une question de vie ou de mort. »

Invité

Un coup de téléphone. Je ne savais pas qui était mon interlocuteur mais je savais qu'il était relié à un réseau de trafic de drogue. Nous étions parvenus à un accord: Ils étaient tranquilles du côté de la police, s'ils me versaient une partie de leurs revenus. Je savais où les trouver, et si je n'obtenais pas mon paiement, la police y ferait une petite descente. Mon équipier était resté au poste, au cas où. Si quelque chose devait m'arriver, il mènerait l'assaut contre la planque des dealers.

Bref, leur trafic avait eu lieu, s'ils tenaient leur parole, ils devraient amener un émissaire seul pour remettre la part que je méritais pour avoir tenu les forces de l'ordre à l'écart. Je gardais mon pistolet à portée de main, au cas où. J'avais volontairement choisi une ruelle en cul de sac, dans laquelle des snipers ne pouvaient se cacher, si l'envoyé ne venait pas seul, je le verrais rapidement. Une jeune femme, frôlant les murs, se présenta finalement. Elle semblait vérifier ses arrières, bien elle était prudente. Elle vint alors vers moi et me demanda de lui fournir un alibi. Elle avait besoin d'aide, question de vie ou de mort?

- Effectivement, question de vie ou de mort. Donne moi le fric que tu me dois, ensuite on verra pour un alibi. T'as l'air nerveuse, quelqu'un t'a suivi ?

Ma main restait collée à mon arme, j'étais prête à dégainer, que ce soit pour tirer sur un potentiel intrus, ou sur la jeune femme qui essaierait de me la faire à l'envers...

Invité

La pénombre des lieux me convient parfaitement vis-à-vis de mon objectif initial : échappé à ce tordu qui pour l’instant ne semble pas m’avoir vu. Néanmoins, cela m’empêche de remarquer que la femme à qui je m’adresse a la main sur un pistolet. C’est sans doute la raison qui font que je ne comprends absolument rien à ses propos. Je voulais juste un peu d’aide et pas tomber sur une psychopathe encore pire que celui qui m’attend à l’autre bout de la rue. Du coup, c’est un visage plein d’incompréhension qui lui fait face et je me sens agressée de plein fouet.

« Hein ? Mais comment ça ? Quel fric ? Et pis… Bah non, personne m’a suivie… »

Mais où est-ce qu’elle veut en venir concrètement ? Et puis, je sais que je n’ai pas beaucoup d’argent mais je n’en dois à personne, si ce n’est le crédit que j’ai à rembourser à la banque pour la boutique…

« J’essaye juste de fuir un psychopathe d’un site de rencontre au bout de la rue… »

J’essaye de me justifier comme je peux mais je n’ai pas l’air sure de moi malgré que ce soit la stricte vérité. En même temps, j’ai l’impression de me retrouver dans un mauvais film là… Donc j’imagine que cela peut expliquer mon comportement quelque peu étrange. Je reprends un peu d’assurance, ou en tout cas, assez pour lui rétorquer :

« Mais vous êtes qui au juste ? »

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La jeune femme avait l'air un peu trop... terrifiée pour une trafiquante de drogue. Ca paraissait bizarre. Elle ne semblait rien comprendre à ce que je lui disais, donc ce n'était pas elle. Donc ce n'était qu'un témoin gênant. Si elle donnait mon signalement à la police -je lui avais quand même réclamé du fric, et elle avait sans doute vue mon arme-, c'est mon boulot et ma vie qui risquaient d'être compromis. Et comme je m'en doutais, elle ne savait rien. Elle essayait de fuir un psychopathe hein? En temps normal mon rôle serait de l'aider, de lui demander ce qui n'allait pas avec ce type, et potentiellement de le foutre en garde à vue en cas de preuve. C'était typiquement le genre de cas que je ne tolérais pas en général, un type qui harcèle une femme. Mais dans le cas présent, la gâchette me démangeais. Je devrais peut-être remettre cette jeune femme à son affamé de poursuivant, peut-être même le payer pour qu'il la tue sans poser de question -ce ne serait pas moi qui me serais sali les mains et je serais donc protégée-, elle me demanda qui j'étais, suite à quoi je dégainais mon arme pour lui pointer sur le front. Pour l'instant la sécurité était encore enclenchée, mais peut-être pas pour très longtemps.

- La vraie question c'est qui tu es. Pour l'instant, à mes yeux tu n'es qu'un témoin gênant, et les témoins gênant on les élimine.

Je n'avais aucune certitude qu'elle n'irait pas au poste après ça. Mes yeux se plantèrent dans les siens. Elle pouvait y voir que je n'hésiterais en aucun cas à tirer. Mon air sérieux mais à la fois si sévère contrastait avec son regard terrifié, elle était au mauvais endroit au mauvais moment. Ce que je pouvais faire aussi, c'était de la laisser partir mais de garder un oeil sur elle. Mais la solution qui m'apportait le plus de garanties serait de la tuer moi-même et de faire disparaître le corps.

- Donne moi une raison de ne pas te tuer ici et maintenant.

Invité

Et voilà que je me retrouve, sans explications supplémentaires, avec un pistolet pointé sur ma tempe. C’est une grande première dans ma vie de femme célibataire plutôt sage. D’ailleurs, je n’ai jamais vraiment fait d’impaire depuis ces 31 ans où je suis sur Terre, ou peut-être juste voler un paquet de bonbons dans un magasin lorsque j’étais petite. Est-ce que quelqu’un pourrait m’expliquer pourquoi est-ce que tout cela m’arrive à moi alors que je voulais juste échapper à l’autre taré ? J’hésite entre ne rien dire ou parler. Je sens que dans les deux cas, cela va mal se terminer pour moi, un simple pressentiment ou sixième sens. Dans un premier temps, j’essaye de répondre mais les mots ne viennent pas. Bientôt, cela se débloque, mais mes paroles sont saccadées du fait de l’angoisse qui me hante.

« Mais je suis personne… Enfin si, je suis Jazz Harington… Mais genre je suis personne d’important… J’ai jamais rien fait de mal moi… »

Je la regarde avec ce visage anxieux. Je suis paralysée et ne bouge même pas un ongle de pieds. D’ailleurs, même lorsque je parle, je tente que mes lèvres fassent le moins de mouvements possibles.

« S’il vous plait, je veux pas mourir ! J’ai rien fait !! »

J’en viens à la supplier et si j’en avais la force, je me mettrais à ses pieds, à genoux mais je n’ose toujours pas faire le moindre mouvement. Une raison de ne pas me tuer ? Je n’en vois aucune si ce n’est qu’elle n’a aucune raison valable de me tuer justement.

« Je ferais tout ce que vous voulez ?! Je ne sais pas qui est-ce que vous cherchez mais je peux peut-être vous aider à les trouver. »

Je m’hasarde alors sans grande conviction. Mais qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour sauver sa peau ?

Invité

Ca pouvait paraître curieux que je dégaine sans préavis, mais dans ma tête c'était très compréhensible. En effet, j'avais cru à tort qu'elle était mon interlocutrice et ça aurait pu me jouer des tours, et ça le pouvait toujours si elle allait à la police -je le saurais de toute façon- ou si elle parlait à quelqu'un. De fait, il fallait que je m'assure qu'elle garde sa langue dans sa poche, et si pour ça je devais la faire taire, alors je le ferais. Pour autant, elle ne bougeait plus quand j'avais pointé mon arme sur elle, sage décision sans doute. Jazz Harington hein? Qui appelle sa fille Jazz sérieux? Je ne pus retenir un léger rire moqueur. Elle me regardait dans les yeux, peut-être avec l'espoir que je ne puisse pas assumer de regarder quelqu'un dans les yeux avant de le tuer. Elle se trompait. Elle se mit alors à me supplier, ce qui était attendu, sans doute ne s'était-elle jamais retrouvée en joue. Elle parla même de faire ce que je voulais, ce qui me décochais un sourire en coin. Par contre m'aider à trouver ceux que je cherchais... J'avais les moyens de la police pour ça.

- Pour ceux que je cherche ça ira, ils viendront à moi. Ensuite, de deux choses l'une, tu peux toujours me payer pour que je rengaine mon arme, mais je t'aurai à l'oeil. Si tu vas voir la police ou que tu parles à qui que ce soit, je t'en fous une dans le crâne. C'est clair ?

Je restais impassible. Bien sûr que je préférerais pouvoir éviter de la tuer, mais le fait qu'elle se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment me donnait une bonne occasion d'empocher un peu plus de fric. Alors je ne m'en plaignais pas puis si elle m'y contraignait, je la tuerais quand même.

- Maintenant, montre moi quel prix tu es prête à payer pour avoir la vie sauve, puis un conseil, barre toi avant que mon contact n'arrive, il ou elle sera probablement moins clément que moi.

Faut dire que ce genre de mecs hésitent pas longtemps quand il s'agit de protéger leur business. Ils étaient d'ailleurs capables de corrompre des flics pour ça, moi ça me plaisait.

Invité

Je voyais de moins en moins comment me sortir de ce pétrin et la situation n’allait pas en s’arrangeant car bientôt, la jeune femme me demanda de la payer. Moi je veux bien un mais la payer avec quoi ? Je n’ai aucun argent. J’ai bien la boutique mais l’acte de propriété est au nom de mes parents donc même si j’en suis la gérante, elle ne m’appartient pas vraiment. Et puis, vu la situation catastrophique des ressources que la boutique génère en ce moment… On ne risque pas d’aller loin. D’instinct, je sors tout de même mon portefeuille. Je pourrais lui donner ma carte bancaire mais même mon compte est vide alors elle risquerait de ne pas pouvoir retirer plus d’une centaine de dollars…

« J’ai vingt dollars sur moi ?! J'suis désolée, je suis fauchée, je l'ai toujours été... Même sur mon compte en banque il n'y a rien... Je ne peux pas vous donner plus... »

Je me sens honteuse, horriblement honteuse mais que faire de plus. Elle va me rire au nez et bien plus que l’effet qu’à eu mon nom lorsqu’elle l’a entendu. J’en mettrais presque ma main à couper. Elle va croire que je me moque d’elle surtout alors que ce n’est absolument pas le but escompté. Je réfléchis. Je réfléchis. Mon cerveau est en ébullition mais rien n’en sort.

« Mais je peux vous jurer de ne pas aller à la police ! Je ferais comme si rien ne s’était passé, comme si nous ne nous étions jamais rencontré. En plus, avec le noir qu’il fait dans cette allée, je serais incapable de vous reconnaitre en plein jour… »

Là, j’ai comme l’impression d’avoir trouvé un argument de taille, même s’il n’y a que moi que ça convainc pour l’instant. Elle m’informe que je dois m’en aller et vite. J’adorerais courir en dehors de cette ruelle et pour le coup, j’en ai plus rien à faire que l’autre psychopathe soit au bout de la rue. Lui au moins ne m’a encore jamais menacé avec un flingue… Mais temps que j’ai toujours cet objet en face de moi, la peur m’empêche de trop bouger et surtout de fuir. Je m’hasarde alors à lui demander la permission…

« Je peux m’en aller ? »

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