Rencontre imprévue ~ Lullaby & Liam.

Ce jour-là ne faisait pas exception, je n'arrivais pas à me la sortir de la tête. Je rêvais d'elle, je me réveillais en pensant que peut-être aujourd'hui j'allais la croiser, ou même ce qu'elle aimerait me voir porter. J'étais gravement atteint, et le pire dans cette histoire, c'est que ça ne se soigne pas. Mon bol de céréale plein à craquer me semblait fade et le soleil dehors ne parvenait pas à égailler ma journée. Etre amoureux de la soeur de mon meilleur pote, qui est encore mineur, je ne pouvais pas faire mieux. Je ne savais pas expliquer pourquoi elle m'attirait et m'obsédait autant - à croire que je ne vivais que pour elle ! Et elle … elle ne semblait pas m'apercevoir, je pense que j'étais juste le pote de son frère, c'est tout. Quand je passais chez eux, les dimanches après-midi, c'était à peine si elle me disait bonjour, ou même si elle me jetait un coup d'oeil. J'avais donc pris l'habitude de ne pas y aller quand elle était chez elle, c'était trop douloureux.

Je n'avais pas de rendez-vous avec des clients aujourd'hui, je devais simplement me rendre au travail pour faire mon taff quotidien, remplir des papiers et trouver de nouveaux bien, bref rien de bien excitant, la routine. Ma pochette sous le bras, j'allais à pied au travail. Pourquoi polluer l'environnement alors que je pouvais m'entretenir par la même occasion ? La mâtinée est passée à une vitesse folle, je n'avais pas eu le temps de jeter un coup d'oeil à mes mails, aussi quand un collègue me proposa d'aller déjeuner dans un café, je ne refusais pas, l'envie de faire un break s'imposant à moi. Je pris ma veste taillée sur mesure et le suivis dans les rues de la ville de Burlington. J'étais ici chez moi comme nulle part ailleurs, cette ville, c'était moi, et j'en partirais pour rien au monde, sauf peut-être pour Lullaby … Je chassais aussitôt cette pensée de mon esprit. J'écoutais distraitement mon collègue tout en pianotant sur ce qu'on appelle téléphone - un ordinateur aurait été plus exacte, il ne servait pas qu'à téléphoner.

Je levais les yeux quand il s'arrêta pour entrer dans le fameux café, je reconnu tout de suite l'enseigne, je passais souvent devant me demandant quand je déciderai de sauter le pas, de rentrer enfin une bonne fois pour toute. Il faut croire que ça devait être ce jour-là. Prenant une grande inspiration, je suivis mon ami. L'endroit était chaleureux et convivial, on avait envie d'y rester toute la journée. Malgré l'heure de pointe du midi, une serveuse nous dénicha une petite table pour deux dans un coin de la salle. Ce n'était pas Lullaby qui nous servait, car oui, j'étais au courant qu'elle travaillait ici, mais je n'ai jamais osé venir la voir, par quel prétexte ? Elle ne savait même pas qui j'étais - ou presque. M'excusant auprès de mon collègue, je filais vers les toilettes pour hommes. Eh oui, même les agents immobiliers vont aux toilettes de temps à autres. Les mains propres et séchées, je sortis de la pièce sans faire attention et percutais une personne au passage.

« Oh, pardonnez moi mademoiselle je ne vous avais pas vu »

J'avais retenue la jeune fille par les épaules alors qu'elle manquait de tomber, mais je n'avais pas levé les yeux vers elle, et quand mon regard atteint enfin son visage, je restais figé ; Lullaby se tenait devant moi.

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Elle se réveillait doucement dans le lit de son grand-frère, encore un cauchemar venant la déranger dans son profond sommeil, cauchemar avec son oncle, cauchemar parlant de violence. Elle ne se souvient pas du moment ou elle à demander à son frère de venir dans ses bras et pourtant la voilà ici ce matin sous la couette, tremblante mais heureuse d'être reconforté. Il la tient fermement comme si il avait peur qu'elle parte durant la nuit, comme si il avait peur de la voir disparaître au matin. Elle sourit dans la douceur de la matinée et doucement lève son bras pour se préparer à travailler, oui il fallait travailler pour payer les micros, les instruments et les choses importantes pour le groupe qu'elle composé avec six autres personnes. Doucement ses lèvres se posent sur la joue de son frère et rejoins le reste de la famille déjà prête pour une bonne journée. Elle aime sa famille, même si elle les trouve collant. les voir le matin tous dans cette grande cuisine lui réchauffe le coeur. Téléphone à la main, elle regarde ses messages. Heather lui demande de passer ce soir. Sourire sur le visage et réponse tapait du bout des doigt. Heather était la violoniste du groupe mais aussi une de ses meilleures amies.

La voilà dehors café à la main pour partir travailler dans la lueur du matin, proposition d'être emmené en voiture,elle l'a refuse préférant marcher.Le café ou elle travaille et assez simple, mais elle aime bien l'equipe qui compose ce joyeux bordel. Elle rentre et le service commence, tous les jours les même geste, les faux sourires de convenance pour attirer le client et surtout le faire revenir. Aujourd'hui c'est assez calme pas trop bruyant presque trop calme. Les gens rentrent et ensuite partent au boulot. L'esprit de la jeune femme était loin d'elle, ce qui lui arrivait souvent, son esprit était occupé par un homme qu'il fallait qu'elle oublie. Elle marcha vers une table pour prendre une commande quand elle se fit rentrer dedans assez violemment  "Merde". Gros sortant de la bouche d'une gamine, regard sur elle. Elle remet correctement son tablier et regarde la personne prête à l'affronter du regard et sent son coeur arrêter de battre. Il était là à quelque centimètres d'elle, beau comme un dieu  "Liam" . Prénom doux, prénom prononcé avec toute la douceur qui caractériser la jeune femme, prénom qui lui arrachait la bouche et le coeur  "Désolé, pour le merde. Qus fais-tu là?". Question bête pour quelqu'un dans un café, question sans importance. Face à lui, elle redevenait la vraie gamine qu'elle pouvait être Meilleur ami de son frère et pourtant tellement plus pour elle. Il était parfait, elle baissa doucement les yeux pour éviter de rougir et remit correctement en place ses vêtements, tout en l'écoutant

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Cette voix, mon dieu cette voix, je l'adorais. Elle me faisait rêver, me faisait espérer de nouveaux jours, peut-être meilleurs, en sa compagnie. Mais surtout, elle me rappelait les heures que je passais à écouter ses chansons sur le net tout en travaillant pour mes clients. Le juron, sorti de sa bouche innocente me fit sourire intérieurement - je n'étais pas habituéà l'entendre jurer, je n'étais pas habitué à l'entendre parler tout court. Elle n'avait pas vraiment changée depuis la dernière fois que je l'avais vu, elle était fidèle à elle même - bref parfaite. Je me mis une claque mentale, il fallait que j'arrête de l'idolâtrer comme je le faisais, ça devenait vraiment étrange. Heureusement qu'elle ne se doutait de rien. J'étais planté devant elle comme un con depuis presque une minute bientôt, je la regardais, je l'avais entendue, mais je n'arrivais pas à lui répondre. Ce fut seulement lorsqu'elle baissa les yeux que je repris mes esprits.

« Ca ne te va pas les jurons »

J'espérais que ma remarque apaiserait l'atmosphère, et surtout qu'elle ne le prendrait pas mal. Lui adressant un sourire sincère, je la lâchais et reculais d'un pas. Et pour la première fois depuis que je suis rentré dans ce café, il me vint à l'esprit que - peut-être - ma présence la mettait elle aussi mal à l'aise, et peut-être qu'elle aurait préféré ne pas me voir aujourd'hui. Cette pensée me chagrina mais je ne pouvais plus partir maintenant, notre repas avait été commandé.

« Je suis venu déjeuner avec Lou, un collègue, on avait besoin d'un break »

Je marquais une pause, ce dialogue me donnait envie de rire, parce que je connaissais mes sentiments. Lou devait sûrement se demandait si je n'étais pas tombé dans le trou, mais tant pis, je n'allais pas écourter notre dialogue.

« Et toi, tu .. tu travailles ici ? »

Cent points pour Liam et sa question à deux balles. Bien sûre qu'elle travaillait ici, elle avait un tablier. Qu'est-ce que je pouvais être désespérant parfois. Cette fille me faisait perdre mes moyens.

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ELle rigola pour casser la gêne qu'elle avait à être aussi prêt de lui. Oui il était parfait sans doute trop. Elle ferma les yeux doucement pour penser à autre chose  "Oui je suis trop parfaite pour ça".La môme était vraiment nulle pour les blagues, mais elle trop gênée, beaucoup trop pour sortir une blague cohérante et qui pouvait le faire rire. Elle pouvait l'écouter chanter pendant des heures et des jours, elle pouvait le regarder pendant des mois et des années. la môme se decala pour laisser passer le serveur avec qui elle travaillait avec un grand sourire, lui demandant si elle pouvait prendre seulement cinq minutes pour parler avec Liam. Il accepta, il acceptait tous quand il s'agissait de Lullaby. Elle essaya de voir qui était son collègue, oui jalousie quand tu nous tiens cela pouvait lui faire faire n'importe quoi. La petite était jalouse, une jalousie qui pouvait lui faire faire le pire. Elle n'aimait pas qu'on touche à quelqu'un qu'elle aime, mais pas jalouse des amies filles non. Mais jalouse des autres femmes toutes plus belles qu'elle. Elle soupira doucement, soupire discret   "Beaucoup de boulot en ce moment ? ". Elle lui proposa gentiment de lui offrir un apéro, oui elle avait pas envie qu'il aille s’asseoir pas tout de suite . Pourtant elle ne pouvait pas lui parler normalement  "Oui depuis maintenant 5 mois". Elle répond du tact au tact, elle trouve pas la question stupide car cela lui permet de lui parler. "Tu veux quoi à boire alors ? La maison offre".Le serveur rappliqua et il regarda Lullaby sans sourire, trop de travail en salle. Elle pose son regard sur Liam en souriant  "T'inquiéte pas il râle sur le coup, mais dans cinq minutes, il aura oublié ". Il était comme ça et c'est pour cela qu'elle l'aimait bien et qu'elle aimait travailler avec lui, c'était un ours avec un grand coeur.

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Song : Let it go, multilanguages version.

Le visage attendrit par son comportement, je me rendis compte qu'on était aussi nerveux l'un que l'autre. Je fronçais les sourcils à sa remarque, oui elle était parfaite. Etait-ce vraiment une bonne idée de se parler ? Qui sait ça pourrait nous faire plus de mal qu'autre chose. Mais déjà Lullaby avait demandé cinq minutes à un de ses collègues pour qu'on puisse parler, elle et moi. C'était trop tard pour reculer, et même si je n'avais pas provoqué cette rencontre, j'allais au moins pouvoir en profiter - avant de regretter mon comportement. Elle devait sûrement peur de moi, vu mon âge. Le problème était et sera toujours le même fond. Je vis qu'elle regardait vers la table où mon collègue attendait, était-elle jalouse ? Non, je devais me faire des films, elle devait simplement s'assurer que je ne le fasse pas attendre trop longtemps. Mais pourtant, l'hypothèse qu'elle puisse être jalouse me réjouissait un peu trop - cela voulait dire qu'elle ressentait quelque chose pour moi, peut-importe le sentiment. Lorsqu'elle me proposa un verre, une occasion de passer plus de temps en sa compagnie, je ne pus refuser - et puis si c'était son souhait, je n'allais pas l'en priver. Je pris donc place à ses côtés, peut-être un peu trop près mais je m'en fichais, je voulais être auprès d'elle, peu importait le prétexte. Je souris à ses propos. « Oui, un peu trop, mais c'est bon signe, le marché est en bonne santé, on a simplement besoin de faire une pause ». Je m'arrêtais là, elle en avait rien à faire de mon travail. « Mais je suppose que tu connais ça. Depuis cinq mois ? Je ne savais pas ». Menteur que j'étais, mais je n'allais pas lui avouer que je savais beaucoup de choses sur elle. « Je vais prendre un mojitos s'il te plais ». Je n'aimais pas cette idée de « c'est la maison qui offre » mais je n'avais guère le choix. Un jour, je l'inviterai dans un endroit spécial. « Tu es sûre ? Je ne veux pas te causer d'ennuis ». Me retournant je fis signe de la main à Lou, lui faisant comprendre de ne pas m'attendre, que je lui expliquerai par message. « Alors, ton groupe fonctionne toujours aussi bien ? C'est pour quand la tournée ? ».

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