Anton appréciait rendre visite à sa petite-amie sur son lieu de travail tout simplement parce qu’il la trouvait bluffante lorsqu’elle était devant les caméras. De nature pas forcément à se montrer, la jeune femme se débrouillait bien, avec aisance, douceur et justesse. Elle savait ajouter une pointe d’humour et exprimait naturellement une grande générosité. Bref, aux yeux de l’italien, elle avait toutes les qualités ce qui rendait plus difficile ce qu’il souhaitait lui dire.
Quoiqu’il en soit, il savourait ce bref instant avec elle lorsqu’elle eut fini le tournage de l’émission qui serait diffusée en différé et il la prit contre lui, enlaçant la belle brunette dans ses bras. A la vue d’un homme qui saluait la maltaise, Anton ne put s’empêcher d’employer un ton légèrement méfiant. Pas qu’il ne faisait pas confiance à Anna mais, il la savait séduisante à plusieurs points de vue et connaissait très bien la gente masculine (et leurs pensées). Il fronçait légèrement les sourcils et prit un ton ironique
« Moi, jaloux ?! ».
Le sourire pris rapidement place sur son visage avant qu’il confirme l’observation de la belle brune
« Bon d’accord, j’avoue que… j’aime bien savoir qui sont les gars qui t’entourent ici. Par pure curiosité…. et peut-être un léger brin de jalousie je l’avoue…. ».
Il pencha la tête légèrement en arrière en réalisant qui était le type
« Ahhh… » comme s’il disait ‘ah d’accord’. Bien que dans le fond, ceci n’empêchait pas ce mec de tourner autour de Anna.
« Il est marié ? ». Une fois de plus sur le ton de l’humour. Mais sa copine n’attendit pas plus longtemps pour l’entraîner dans sa loge. L’italien y était passé précédemment et avait caché ce qu’il avait emmené dans un côté de la penderie aux portes coulissantes afin que l’animatrice ne voit pas cela de suite.
Une fois dans cette loge, il prit place sur le canapé qui était en retrait par rapport au fauteuil près duquel la brunette se trouvait afin de se voir dans le miroir.
« Je n’ai jamais vraiment compris le pourquoi tant de maquillage, t’es très bien au naturel… » dit-il.
« Même dans ton plus simple appareil… ».
Côté charmeur qui faisait surface de nouveau, il se redressa pour leur servir à tous deux un verre d’eau à partir des bouteilles mises à disposition sur le bureau.
« Qu’est-ce qui te plaît le plus alors dans cette émission ? A part travailler avec des grenouilles ? ». Il y avait longtemps, on avait proposé à Anton de participer à une émission télé en rapport avec le milieu culinaire, c’était en Italie mais il avait refusé la proposition bien que, en tant que cuisinier étoilé, sa prestation aurait pu lui rapporter pas mal d’argent et le faire encore plus gagner en notoriété.
« J’essaye de comprendre ce qui plaît dans le fait d’être vu par je ne sais combien de personne ».
L’idée coquine vint évidemment à l’esprit du rital qui s’empressa de venir derrière Anna pour se pencher, toujours dans son dos, afin de lui dire à voix basse
« …parce que si c’est un fantasme caché pour les caméras… on pourrait en installer une de temps à autre dans la chambre…. ». Il disait cela sur le ton de l’humour une fois de plus bien que tous les couples pigmentaient un peu leurs pratiques intimes. Lui déposant un baiser dans le cou, il déboutonnât le haut du top que portait Anna et qui se défaisait par l’arrière. Un bouton par un bouton il en arrivait à la limite du soutien gorge et descendait ses baisers au fur et à mesure. La loge était un endroit dans lequel ils ne l’avaient pas encore fait et c’était fort tentant. Cependant l’assistante interrompit sans toquer à la porte et Anton eut l’air surpris.
« Oops pardon désolée ! Hum… Anna, je voulais te ramener le rapport post-émission habituel avec ce qu’il faudrait préparer pour la prochaine. On a un nouvel invité pour la suite, toujours un muppet mais, ils plaisent aux enfants…. bon je vous laisse, à jeudi ».
La jeune femme quitta les lieux et Anton regarda par dessus l’épaule de Anna le document qu’elle tenait.
« Le chef suédois ?! ». C’était un personnage des muppets, un cuisinier qui avait du succès auprès des enfants.
« Du coup quoi… tu vas cuisiner avec un muppet ? c’est pas un peu bizarre ? ».
En tant que professionnel du métier, l’italien posa instinctivement la question
« … mais vous faites de la vraie cuisine ou c’est un truc complètement faux ? ». Emi Burton