La vie : Cette énigmatique incomprise (Tiana)

Sentant sa main se glisser contre la mienne je sentis mon cœur s’emballer, il faut dire qu’elle m’avait toujours fait un effet d’enfer. Toutes ces années à la côtoyer, et à la fuir, je m’étais mis à éprouver de forts sentiments à son égard mais la crainte de ne pas être à la hauteur m’avait poussé à nier ce que je pouvais ressentir à son égard. Aujourd’hui j’en avais finalement le courage.

Tout comme moi, il ne se passait pas un seul moment sans que je n’y pense.

Je ne pouvais plus me mentir, il suffisait de me regarder pour réaliser l’ampleur de cette comédie que je me jouais à moi-même … une comédie qui nous avait mutuellement fait souffrir. La regardant, tout en jouant de mes doigts dans ses cheveux, je la regardais à l’affût du moindre détail.

Je compte bien tout mettre en œuvre afin que tu le demeures.

La serrant contre moi, laissant mes doigts lui caresser les cheveux ainsi que l’arrière de son cou, je finis par m’abandonner à la douceur et à la sensualité alors que je le prolongeai avec envie et passion.

Il s’agit d’une réalité à laquelle je refuse que l’on m’extirpe, je m’y sens trop bien.

Lui souriant je continue de la serrer dans mes bras alors que je finis par glisser une main contre sa cuisse alors que mes lèvres lui parcourent le haut de l’épaule.

J’étais conscient que je lui avais fait du mal au court de toutes ces années, du moins j’en prenais maintenant conscience, d’ailleurs je ne pouvais que me maudire à cet effet. La gardant dans mes bras, lui caressant les cheveux et lui embrassant le front, je me montrais à son écoute alors qu’elle formula une question à mon intention. Bien que parfaitement légitime elle n’était pas sans me laisser plus que songeur.

Je m’en souviens même très bien.

C’est en ces quelques mots que je lui avais répondu mais rapidement je me fis interrompre par la magnifique jeune femme alors qu’elle semblait regretter de m’avoir adressée cette question qu’elle venait tout juste de me formuler. Glissant ma main contre la sienne je tentai de la rassurer et d’apaiser les doutes qui semblaient l’assaillir.

Ta question est plus que légitime, tu n’as pas à t’en excuser. Prenant une pause pour quelques secondes je finis par reprendre la parole. Tu sais à cette époque je tentais de fuir ces sentiments que tu éveillais en moi, puisque j’avais l’impression que tu étais trop bien pour moi, mais c’était plus fort que moi cette tendresse que j’avais pour toi dans mon cœur me poussait à te suivre de loi. Je ne me serais jamais pardonné qu’il t’arrive quoi que ce soit.

C’était le moment de révélations et je dois admettre que le tout m’intriguait, et me terrorisait, lui caressant la joue tout en noyant mon regard dans le sien je l’entendis me demander ce que j’avais à boire. Elle avait le chic pour changer rapidement le sujet d’une conversation, ce qui ne fut pas sans m’amuser.

Bien sûr jolie déesse. Qu’est ce qui te ferait plaisir ?

J’aimais trop ce contact que nous avions pour le rompre, jamais je ne m’étais sentis aussi bien avec qui que ce soit.

Je lui souris lorsqu’elle me dit qu’elle aimerait bien boire un peu de vin, que notre discussion lui avait donné soif. Je vais tenter de te trouver ça. Me levant je me dirigeai vers le mini bar tout en continuant de l’écouter avec attention et je revins avec un verre de rouge pour elle et un verre de scotch sur glace pour moi.

Lui tendant son verre je pris ensuite la parole afin de répondre à ce qu’elle venait d’affirmer. Crois-moi tu m’as toujours plu ma belle Tiana, il m’est impossible de prétendre le contraire, c’est que ta beauté ainsi que ta grande classe m’ont toujours intimidé. Au plus profond de mon être j’avais cette folle impression de ne pas te mériter, de ne pas être digne de t’avoir dans ma vie, à mes yeux tu m’étais inaccessible.

Je ne savais pas trop comment répondre à cette question, il était vrai qu’il aurait été plus qu’inconvenant de ma part de m’approcher vu les circonstances évoquées.

Je n’osais pas approcher et puis comme je t’ai dit j’avais cette folle impression de ne pas être assez bien pour toi.

J’ai toujours été quelqu’un de tendre et vulnérable qui dissimulait sa véritable nature en se faisant passer pour quelqu’un d’impitoyable mais avec la belle il m’était impossible de ne pas me montrer tel que j’étais réellement.

Tu sais j’ai souvent pleuré, au point de ne pas en dormir la nuit, l’estomac noué je désirais t’appeler et tout abandonner mais au final je me retenais puisque je ne voulais pas gâcher ta vie comme j’avais gâché la mienne.

La belle face à moi, je me noyais dans son regard alors que doucement je lui caressais les bras du bout des doigts tout en lui ouvrant mon cœur. Chose que je n’avais jamais fait jusqu’à ce jour.

Inconsciemment nous en étions venus à nous faire souffrir mutuellement, les propos de la belle n’avaient pas été sans éveiller quelques regrets mais plutôt que de ressasser ces tristes souvenirs je préférais me tourner vers l’avenir plus que prometteur qui nous tendait les bras. Plus que jamais je me sentais la force d’avancer afin de me forger un futur des plus agréable et, évidemment, cet avenir c’était avec Tiana que je le concevais.

Je ne saurais concevoir mon existence sans toi à mes côtés pour guider mes pas.

Lorsqu’elle me dit que j’avais bien fait de ne pas la relancer je dois admettre que je ne parvenais pas à trouver de quoi lui répondre, j’étais à court de mots fait plutôt rare en ce qui me concerne. Lorsqu’elle me dit que tous ses prétendants se faisaient comparer à moi je dois admettre que je ne fus pas sans retrouver le sourire.

Tu sais, je n’ai jamais cessé de penser à toi, à nous. Peu importe la personne qui se trouvait avec moi elle n’arrivait pas à te chasser de mon esprit et de mon cœur. Tu as toujours été la seule et unique à mes yeux.

Et puis vint mon tour de m’ouvrir sur cette période de ma vie, d’exprimer l’ampleur de cette torture qui fut mienne. Évidemment je préférais m’ouvrir sur ce futur plus qu’heureux, à ses côtés, qui ne demandait qu’à nous tendre les bras que de continuer à entretenir les sombres vestiges d’un passé lourd et douloureux.

Tant que tu marcheras avec moi je ne douterai plus jamais de moi car il ne fait plus le moindre doute dans mon esprit que tu es celle qu’il me faut.

Sur ces mots, caressant sa joue d’un geste lent et tendre, je finis par glisser mes lèvres contre les siennes.