Je ne me comprends pas.... - Sebastian

Un vrai enfant. Il avait l'impression de revenir vingt ans en arrière, à son premier flirt totalement maladroit. Celui où les mots manquent, où l'avenir est niaisement caractérisé par le nom d'une personne. Si Sean le voyait, il penserait à une blague, une grosse blague. Mais Sebastian était sérieux dans tout ce qu'il disait, peut être un peu trop idéaliste, mais sérieux. Serena était plutôt douée pour rassurer les gens, mais Sebastian restait tout de même dubitatif : Il avait énormément aimé la mère de ses filles mais ça ne lui a pas empêché de prendre la pire décision de sa vie. Mais pour une fois, il en voyait un bénéfice : Serena. " Alors faisons comme ça." Parce qu'il avait beau ne pas jouer au brun ténébreux avec lui, elle était encore là. Sebastian n'était pas un démonstrateur et il n'aimait pas les déclarations. Il n'était pas non plus tout jeune et les soucis de générations allaient bien poser problème un jour où l'autre. Il était assez jaloux, et Serena était trop belle. Enfin, la famille n'allait pas accepter et cela allait probablement creuser encore un peu plus le fossé qu'il y avait entre lui et sa fille. Mais il voulait essayé, il désirait Serena, officiellement, définitivement. Les cris, les rires, les larmes, tout y passerait surement. Mais maintenant qu'il s'était prit à son propre piège, il ne pouvait plus faire marche arrière. Il embrassa une nouvelle fois Serena, posant son front sur le sien, sentant son chaud soupir lui caresser le visage. " J'ai envie de toi. Maintenant, tout de suite." Et pas que sur le plan physique. Mais après les récentes déclarations, il espérait fortement que Serena l'ait compris.

Sebastian arqua un sourcil avant de sourire, bêtement. Rapidement, Serena lui rendit son baiser, avec un arrière-gout de passion. Est-ce qu'il avait vraiment le droit à ça ? A ce bonheur qui lui tendait les bras ? " Allons y. " Oui, c'était le début de la semaine, et le réveil allait probablement piquer au lendemain parce qu'il ne voulait pas laisser passer une telle occasion. Et aussi parce qu'ils n'avaient tout les deux plus le choix. Ils mirent leur casque et quittèrent leur coin paradisiaque pour rouler jusqu'à un autre nid d'amour. Il y avait du monde au centre-ville, et Sebastian n'allait surement pas passer inaperçue si son frère se retrouvait par inadvertance sur son chemin. Mais qu'importe. Il avait suivi les indications de la jeune femme qui n'habitait qu'à deux pas de chez lui. Bonne nouvelle. Il aida sa demoiselle à descendre. Balançant ses cheveux de droite à gauche, Serena faisait fondre le trentenaire qui ne put s’empêcher de l'embrasser en pleine rue. L'amour du risque, qu'ils disent. Il la suivit comme un petit chiot, avant de reprendre un peu le contrôle une fois arrivé à l'étage. Il mit ses mains sur ses hanches et lui donna une ribambelle de petit baiser contournant sa nuque, la déconcentrant dans sa tentative d'ouverture de porte, il ne pouvait s’empêcher d'esquisser un sourire. Quel chieur. " Pas mal la déco !" En vérité, il n'en avait jeté qu'un léger coup d'oeil. Il était simplement obnubilé par Serena à ce moment précis.

L'appartement était modeste, de quoi suffire à une étudiante. Une étudiante que Sebastian avait apparement séduit, en toute réciprocité. La jeune femme n'avait pas tardé à l'emmener dans la chambre. Elle se deshabilla, laissant apparaître les jolies courbes que Sebastian avait tant apprécié plus tôt. Ses lèvres avaient un goût sucrés, de quoi lui faire perdre de nouveau tout ses moyens. Le vent n'était plus, Sebastian avait chaud, très chaud. Il enleva son haut, laissant la jeune femme s'occuper du reste, lui accordant son corps viril à sa guise. Il ne pouvait détacher ses lèvres des siennes, il ne savait plus ce qu'il faisait. Il ne savait plus qui il était. Il fit tomber la jeune femme sur le lit, et commença le véritable jeu entre les deux.

Sebastian n'avait pas ressenti pareil sentiment depuis longtemps. Serena posée sur lui, jouait avec ses doigts. Son état de satisfaction était tel qu'il ne pouvait détacher son regard du sien. Inspiratrice dans bien des arts, elle était devenue une véritable muse. Le temps du passe-temps était revolu, si tant est qu'il avait déjà songé à cette idée. Elle lui était tombé dessus comme un véritable ange. " Merci. " Il avait brisé le silence sur un coup de tête,  la contenance devenant trop puissante. Un simple remerciement, qui signifiait bien des choses. Non, il n'était sûrement pas prêt à se plier aux règles des belles déclarations, bien que l'envie lui était forte. Mais encore une fois, il avait bien trop d'estime pour elle.

Sebastian ne pût s'empêcher de rire à l'entente de la réplique de sa partenaire. " Interprète ça comme tu veux." Il voulait lui laisser sa part de mystère, lui donnait le choix d'interpréter son remerciement à sa guise, ne pas la brusquer et avoir en réponse toujours un peu de son point de vue. Il avait tout gagné. Caressant son dos du bout des doigts, il laissa échapper un léger soupir, non pas d'agacement mais de soulagement. Il ne se voyait pas repartir chez lui, même à quelques mètres de là. Il était bien avec Serena, alors autant faire perdurer le moment tant qu'il en est possible. " Kidnappe moi ouais. Pour la rançon, ça se fera en nature par contre." Classe et élégance étaient visiblement leurs maîtres mot. Mais c'était toujours amusant de polémiquer la dessus avec la jeune femme. Évidemment qu'il allait prendre ses aises dans ce lit, qui plus est, confortable. " T'as déjà volé beaucoup de choses dans tout les cas. " Son impulsivité, son jardin secret, son amour des soirées, ses craintes et même une partie de lui-même.

Touché. Coulé. Sebastian avait pensé être beaucoup plus discret sur ce coup-là. Le regard félin de sa partenaire lui faisait trop d'effet pour bien réfléchir. Les mots sont sorti avec une telle facilité qu'il lui était bien difficile de se taper la tête contre le mur. Encore plus, de remonter le temps. Laissant échappé un rire nerveux, le brun passa la main dans ses cheveux et regarda avec insistance Serena. "T'y crois toi, aux âmes soeurs ?" Ou comment tourner autour du pot sans avoir à se ridiculiser comme Hugh Grant. Il ne voulait pas lui répondre, il n'allait pas être le premier à craquer. Non, c'était plus simple de jouer un peu, de rester loin de l'étape concubinage. Sebastian savait ce qu'il pouvait ressentir pour la jeune femme, d'ailleurs, c'est bien la première fois qu'il se retrouvait sur une telle position de faiblesse. Se mettre en couple ne faisait pas partie de ses priorités, même si l'orage lui était tombé dessus en très peu de temps. Il ne savait plus où il en était avec Serena, mais il savait qu'il n'allait sûrement pas résister très longtemps. Il prit le bras de la jeune femme qui perdit l'équilibre et tomba sur lui, tête contre tête. Il lui vola un baiser, puis un deuxième tandis que ses mains redecouvraient le corps de sa partenaire. " Je pourrais rester ici toute ma vie. " S'il ne suffisait que de Serena et d'un lit pour atteindre le nirvana..

Sebastian soupira, ne sachant vraiment quoi répondre. Il ne le savait même pas. " Parce que t'en a pas l'air comme ça. Je pensais qu'on y croyait encore à ton âge.". La réponse qu'elle lui a donné étonna Sebastian qui ne laissa pourtant rien paraître. Il suivait du regard le doigt de la jeune femme en mouvement circulaire sur son torse, songeur. Trop songeur. Il posa de nouveau sa tête sur le coussin et sa main fusionna avec celle de Serena. " Ça ne sert à rien de se questionner, tu avais raison. Mais, je peux pas m'en empêcher. Je joue déjà le gros lourd avec toi et je sais pas pourquoi. " Premier pas. Il s'était pourtant juré de ne pas lui donner ce plaisir, ou cette torture, tout dépendait du point de vue de sa partenaire. " Si tu en as marre, dis le moi. " Soit, ais-en marre. Serena avait le talent pour mettre des mots sur les maux.