(ft.Sean ♥) Home sweet home.

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Hope et Sean

Le froid chatouillait mon visage et la buée que formait mon souffle se mélangeait avec la fumée de ma clope que j'expirais par le nez. J'observais le ciel à travers les volutes, me rafraichissant les idées. J'avais eu un soudain besoin de solitude, mais au fond je n'attendais que le moment où Sean finirait par me rejoindre. Il le faisait toujours. J'avais découvert dans ses yeux quelque chose que je n'avais jamais rencontré, ou quelque chose de réellement bien caché, et ce que j'avais pu lui laisser lire en moi m'effrayais tout autant. En vrai je me sentais déstabilisée et incapable de définir ce qui tourbillonnait en moi avec autant de force. Mais aucune erreur n'avait été commise, nous nous étions simplement étreints un moment, comme deux amis en quête d'affection. Rien de plus. Rien de plus ? Quand j'entendis la porte fenêtre s'ouvrir et Sean sortir, je dus bien constater qu'il y avait eu plus qu'un câlin et que ce quelque chose indéfinissable me perturbait au plus haut point : «  Tiens, sinon je la finis » Avait-il dit en me tendant ma bière. Je l'avais saisie en lui lançant un sourire : « Merci. » Mais il ne m'avait pas regardée, les yeux rivés sur autre-chose, bien plus loin. Je buvais une gorgée puis lui retendait la bouteille pour lui en proposer, ignorant que non seulement il en avait une entamée mais également qu'il avait désormais une bière d'avance sur moi. Je me tournais pour m'appuyer dos au balcon : « Tiens, on peut bien la partager, si tu en veux.» Je tirais une nouvelle fois sur ma clope, fixant mes pieds. Il faisait froid mais je crevais de chaud. A croire que la bière me faisait plus vite effet que d'habitude, je lui lançais un regard en coin, perturbée par son silence. « T'as l'air bien pensif, petite tête. » Cela sonnait faux. J'avais l'impression que tout sonnait faux maintenant qu'il avait pu voir tout ce vrai en moi. Je plaisantais pour redevenir normale, mais en vérité je n'avais plus rien n'a dire, et je regrettais maintenant d'avoir quitté ses bras et la possibilité de me taire sans que ce ne soit grave au lieu de remplir le silence avec du vide. J'écrasais ma première clope dans le cendrier et en sortais une deuxième, pour contrôler mes mains, pour contrôler mon corps et mon esprit qui n'étaient en vérité par du tout à ça.

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Hope et Sean

C'était définitif. Je regrettais amèrement d'avoir brisé notre étreinte de quelques minutes plus tôt. Heureusement qu'aucun geste ne s'était perdu entre temps, sinon il règnerait une ambiance bien plus lourde encore. Et elle était déjà chargée de cette nouveauté, nous ne nous regardions déjà plus dans les yeux naturellement comme nous l'avions toujours fait. C'était notamment pour ça que depuis toujours je m'étais interdit des sentiments visiblement plus forts que moi. J'étais tellement fière de montrer qu'une amitié si profonde garçon-fille était probable. Je mettais à mal mes propres principes.
Sean saisit la bière et la finit sans retenue. Si cela provoqua un rire chez moi, je me voyais également forcée de constater qu'il n'était pas dans son état normal, si j'avais vraiment besoin d'un indice de plus... "Hééé, partager j'ai dit! Vilain!" Avais-je spontanément dit d'une voix indignée.
Il s'était finalement tourné vers moi pour me répondre tandis que je laissais entendre qu'il avait l'air pensif.  « Ouais, je réfléchissais à notre prochaine date, on pourrait commencer par un classique, qu'est ce que t'en pense ? » Je me sentis presque déçue de sa réponse, sans savoir pourquoi, sans savoir non plus ce que j'aurais voulu entendre à la place de cela. "Oh ouais. Ce serait une bonne idée. D'autant que c'est au Temple le prochain. Ils aiment le vieux rock là bas." Le Temple était un des premiers bars a nous avoir accepté une soirée. Et depuis ils nous reprenaient régulièrement au programme. J'avais une multitude de chanson qui le venait en tête mais j'avais peur de leur sens et de ce qu'elles pourraient signifier si je les citais. Foutus classiques aux sujets si ciblés.
Nous étions là comme deux cons à nous inventer une conversation alors que nos deux esprits étaient ailleurs. Mon corps ressentait quant à lui chacun de ses mouvements comme toujours connecté à son entité. Comme si je n'avais pas encore vraiment quitté ses bras.
Je pinçais les lèvres en détournant le regard, tandis que l'intérieur de mon estomac semblait se contracter. Cède, ne cède pas, et à quoi au juste? Je niais mon esprit qui semblait vouloir m'envoyer des signaux. Je ne voulais pas les comprendre. Si je m'y laissais aller, Sean en souffrirait c'était certain. Si j'étais jeune dans mon corps et mon attitude, mon coeur quant à lui avait déjà beaucoup trop vécu. J'avais ce vieux coeur incapable de s'animer encore. "Bon, t'as pas quelque chose à boire de plus festif? Histoire qu'on profite de l'absence de Léo pour fêter notre nouveau nom!"En vrai, Sean avait raison, boire était sans doute la meilleure idée à avoir pour décoincer nos têtes beaucoup trop pleines de pensées.

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Hope et Sean

Sean avait ri. Un vrai rire qui fait du bien. Il avait également sourit par après, visiblement enthousiaste de se raccrocher à la musique. Elle nous sauvait d'un étrange moment, encore une fois. Le soulagement était intense, en tout cas, nous allions pouvoir nous focaliser sur autre-chose, nous laisser retourner à notre quotidien déjanté où nous passions au-dessus des humeurs sombres à coup de délires intarissables et de conversations tordues. Le fait de fêter notre nouvelle étape vers notre quotidien musical rêvé avait réanimé quelque chose en moi également, mais c'était surtout de le voir reprendre du poil de la bête qui me faisait plaisir. La soirée n'était pas perdue, pas du tout, je me promettais intérieurement de ne pas le laisser se coucher ce soir avec les idées sombres.
 « De plus festif ? Il me reste peut être une bouteille de Champomy... » Je n'avais pu retenir un rire : « Haha ! Garde-le pour le petit ! Moi je suis grande, j'ai bien le droit de me dézinguer la gueule ! » Je lui avais envoyé un petit air malicieux, tirant une dernière fois sur ma clope avant de l'écraser dans le cendrier en expirant une dernière fois la fumée. Je commençais à avoir froid, maintenant que la gêne s'était dissipée, je n'avais plus la sensation de sentir ma peau brûler. Je pouvais bien rentrer.  « Ok je plaisante, je sais pas, faudrait fouiller, du genre, archéologie, ma mère me ramène des bouteilles parfois, à voir. » Je rentrais en me frottant les bras, me rendant seulement compte que j'étais frigorifiée par le dehors : évidemment, j'étais sortie en t-shirt. Je me rasseyais en tailleur dans le fauteuil en m'étirant, les bras vers le haut. Les choses sérieuses commençaient ! Quand Sean revint avec son air victorieux, la bouteille à la main, je me relevais pour aller chercher des verres dans l'armoire.  «  Hé ! J'ai une bouteille de vodka ! » « Yeah ! Parfait ! Ce soir je danse sur la table ! » C'était une façon de parler, bien sûr, je saurai rester discrète. Je posais les verres sur la table et allait me rasseoir, laissant Sean nous servir : « Et ne triche pas ! J'observe ! »  Il avait bien bu la fin de a ma bière, l'enfoiré, il avait intérêt à nous servir à parts égales. Je me penchais en avant, zieutant exagérément les verres, me détendant enfin, reprenant mes bons réflexes, enfouissant le reste tout au fond, comme toujours.

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Hope et Sean

Quand je pensais à l'adorable Léo, je me disais qu'il avait eu de la chance dans son malheur d'avoir atterri ici chez Sean. On aurait pu croire au temple de la débauche à l'extérieur mais en vrai c'était le paradis pour un enfant car Sean s'était révélé un oncle attentif et soucieux de don bien-être. J'avais eu droit au mrme traitement. Il m'avait découverte, orpheline de coeur, seule et désespérée. Je ne comparais bien entendu pas la perte de Léo à ma vie personnelle. Je ne me serais pas permise. Mais abandonnée par mon père, mon frère, délaissée par ma mère et confrontée à la mort trop jeune, Sean était  arrivé à pic dans ma descente aux enfers et mon autodestruction. Il m'avait fait sourire et même rire. Et ça ça n'avait pas de prix. Sean était un oncle exceptionnel au coeur immense. Et il avait fait de moi la femme que j'étais ce soir, riant malgré les épreuves, me battant pour ce que je voulais. " Tu veux une loupe peut être ? Ou un microscope ?" et encore maintenant je riais. Scruttant malgré tout les verres pour ne pas qu'il m'arnaque. Une fois qu'il eut finit je me relevais pour trinquer comme il se devait. Je regardais Sean dans les yeux comme le voulait l'usage, un sourire éclatant aux lèvres, je me sentais comme une petite fille. " À The Lost et aux règnes des princesses tyranniques !" avait-il dit, m'arrachant un nouveau rire. " Ouiiiii! À nous, à nous mais surtout... À nous! Que notre règne soit long et prospère!" J'avalais deux grandes gorgées de mon verre et grimaçais légèrement à la brûlure dans mon oesophage. Les premières gorgées sont les pires et ensuite ça passera tout seul.
Je posais mon verre et me dirigeais vers la housse de ma propre guitare, sortant cette dernière avant de revenir dans le fauteuil. " Aloooors, trouvons donc ce classique! " je commençais les premières notes de plusieurs chansons pour voir laquelle m'inspirait le plus, notamment What's Up des 4non blonds, une de lynyrd skynyrd, Hotel California des Eagles, en finissant par Nothing Else Matters.

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" Merde, Hotel California est vraiment génial." J'avais souri. Sean révélait face à la musique tout ce que j'aimais le plus chez lui. Cette spontanéité lui allait bien. Alors j'avais repris les notes avec lui quand il s'était rassit avec sa propre gratte. Je m'étais interrompue écoutant son refrain, chantant les paroles. Une fois arrivés au couplet je chantonnais sans paroles, uniquement celles dont je me souvenais. Un sourire naturel aux lèvres. J'attrapais mon verre sur la table par dessus la guitare et en avalais le contenu d'une traite, la brûlure moins vive à présent. À ce rythme je serais vite saoule. Je ne savais pas ce qui nous prenais. Parfois nous faisions la fête bien sûr, mais notre descente n'était habituellement pas si rapide. Cette envie d'être ivre très vite était bizarre.
"Cette chanson est l'amour de ma vie !" J'avais ri tandis que lui m'imitait en terminant son verre. Je constatais sa grimace qui avait du être aussi spectaculaire sur mon propre visage quelques secondes plus tôt. J'aimais chez lui le fait que la musique était clairement plus importante que tout le reste au point qu'il dise d'une chanson qu'elle était l'amour de sa vie.   " Eh bien c'est tout choisi alors! C'est le premier flirt de tout le monde ce morceau! Ça touchera d'office tout le monde! " Avais-je lâché avec enthousiasme, déjà un peu joyeuse, nous re-servant deux bons verres de vodka. Je me sentais l'âme d'une moskovite ce soir, je n'en avais pas assez. " Quoique mon premier flirt à moi c'était ça..." après avoir bu une gorgée de mon verre je me mettais à gratter les premières notes de Still Loving you. " Même si je préfère clairement Hotel California! "

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Hope et Sean

Etant habituée aux fêtes dans les bars et ailleurs, à sortir ou fêter ici avec Sean, j'avais augmenté ma capacité de résistance à la bière depuis bien longtemps si bien que je pouvais en boire une dizaine avant d'être saoule pour de vrai – joyeuse bien sûr. Mais dès que l'alcool fort entrait en jeu, seul ou précédé de quelques bières, cela me tombait directement dessus, et j'étais capable de n'importe quoi. Je restais capable de self control quand il s'agissait de pas foutre le bordel et hurler à la mort pour les voisins, mais à part ça, mon esprit se désactivait et mes instincts reprenaient le dessus sans que je puisse y faire quoique ce soit. L'alcool parlait déjà, je nous avais resservis. A croire que mon corps appelait à plus de vodka pour se laisser aller à être lui même sans limite sans retenue. Sans le malaise que nous avions ressentis plus tôt. « Tu lis dans mes pensées, on doit être connecté. » J'avais lancé un sourire malicieux à Sean à ses mots. Bien sûr que l'on était connectés, c'était même plus que ça, et c'était ça le problème disait la petite part de moi qui était encore sobre que j'étouffais avec une nouvelle gorgée de vodka avant de répondre : « Que veux-tu ! Pas pour rien que je te supporte si bien, parce qu'on se ressemble ! » J'avais ricané et recommencé à jouer notre chère Hotel California, cherchant les accords qui me manquaient.  « Que Eagles soit béni, c'est moi qui t'le dit ! » « Clairement ! C'est de la pure bombe ! » Je reposais finalement ma guitare. « Tu récupères Léo à quelle heure demain ? » Je sautais du coq à l'âne mais tant qu'un éclair de lucidité me percutait encore, il valait mieux en profiter. « Hooo, je pourrai venir avec toi ?? Il me manque trop avec sa petite bouille d'amour, j'adore ce gosse ! » Je faisais des yeux larmoyant à Sean pour le supplier : « Promis, je serai pas en mode lendemain de veille x 1000 » Je ris sans pouvoir me retenir, saisissant mon verre au passage.