tirez une carte s'il vous plaît - Loukas

C'est vrai que ce "nous" sonne magnifiquement bien dans nos bouches respectifs. Dans nos bouches collées aussi, mais je n'ai pas cherché à essayer, je me serais sans doute marré comme une baleine. Je fini de manger avant de m'essuyer la bouche avec le coin de ma serviette. J'acquiesce quand il me dit qu'il veut passer la journée avec moi. J'étais en fait carrément surexcite mais je me suis contenu, je devais être un Aster mature face à son petit ami. PETIT AMI. Ces deux mots sonnaient étrangement bien dans ma cervelle.
J'ai posé ma main sur la sienne.
- Super ! Et si on allait se balader ?
Suggérais-je en me demandant si je commandais des desserts ou non.

Des amis ? Ici ? La bonne blague ! Je ne m'étais pas fait d'amis ici, étant donné que je m'étais attiré les faveurs de la patronne, tout les autres serveurs m'avaient pris plus ou moins en grippe, suivant ce que je pouvais leur apporter. J'ai donc secoué la tête avant de l'enlacer par derrière posant ma tête sur son épaule et le poussant vers la sortie. J'ai laissé un pourboire et réglé le repas avant de me diriger vers Martha qui semblait lister quelque chose.
- Tout c'est bien passé ?
- Super bien passé même, je verrais pour le boulot.
Rajoutais-je, me disant que ce n'était quand même pas une mauvaise idee cette option. J'ai laché Loukas poure prendre sa main dans la mienne, un sourire étincelant.

J'ai haussé les épaules, ce n'était que de l'argent. Que mes parents me donnaient tout les mois. Je me suis rendu compte que je n'étais qu'un ado attardé qui dépend de papa maman. J'ai soupiré discrétement, un jour, je couperais peut être les ponts, mais pour l'instant, j'en avais besoin. Bref, j'ai réfléchi.
- Je suis plutôt ville.
Vrai, j'aimais bien le vacarme, les klaxons, les gens qui crient, les lumières des batiments me rendaient plus à l'aise que la solitude de la campagne. J'ai réenfilé ma veste avant de lui reprendre la main. Je ne voulais plus le lacher, j'avais peur qu'il s'envole comme un ballon d'hélium.
- T'as quel âge au fait ?
Demandais-je en marchant à coté de lui et en sortant mes lunettes de soleil de la poche de mon jeans. Je trouvais que j'avis trop la classe avec mes lunettes aviateur.

Vingt six ans. Boh ça va, étant donné que je fais au moins trois ans de plus que mon âge. J'ai la même manie que les gamins, pour moi, j'ai vingt trois ans et demi. Pas vingt trois ans tout court, non, et demi.
- Vingt trois ans et demi.
Dis-je en souriant. Mais j'en avais beaucoup moins dans ma tête, c'est dire. La preuve, je tenais au demi alors que la plupart des gens devaient s'en foutre complétement. J'avais pleins de petites manies, plus ou moins importante. Je n'étais pas superstitieux et les études étaient très peu pour moi. J'avais l'impression d'être tout le contraire de Loukas, un vrai gamin face à un adulte. Et j'étais surtout heureux qu'avec le peu qu'il avait pu voir qu'il puisse m'apprécier. Et que je lui plaise au temps qu'il me plaisait.
- Pourquoi être avocat ?
Je voulais savoir, c'était important, non ? De connaître les motivations de l'autre, de pouvoir le soutenir et de l'encourager dans sa vie professionnelle.

J'ai haussé les épaules. Au fond, qu'est ce que représentait l'âge ? Quelqu'un de 20 ans pouvait penser de la même façon que quelqu'un de 40 ans, ce n'était pas une barrière infranchissable même si souvent, ça faisait jaser les commères du quartier. J'ai toujours préféré les hommes plus vieux de toutes façon. Alors de trois ans.
- Trois ans, c'est rien !
M'exclamais-je avant de sourire bêtement. Nous sommes arrivé dans le centre ville, comme je m'y attendais, à cette heure ci, tout le monde bougeait, certains aller travailler tandis que d'autres rentraient chez eux. J'aimais bien de pas faire partie de cette logique de je travaille/je rentre, j'aimais être un électron libre.
- Je suis sur que tu bluffes, et tout le monde sert à quelque chose.
Dis-je en souriant, me voulant rassurant. À quoi je sers ? À profiter de la vie est distraire les gens, faut bien se faire une place.

J'ai hoché la tête, ne cherchant pas à creuser. Ça semblait être un point difficile à aborder et je ne voulais pas vivre notre première dispute maintenant. Surtout qu'on était pas encore passé par la case lit et que j'attendais de lancer les dès pour le recevoir dans une tenue d'Adam, en gros, nu comme un verre. J'ai souris avant de glousser en y pensant.
- Je suis sur que tu es un super avocat.
Dis-je en souriant avant de lui planter un bisous sur la joue. Il y avait quelques boutiques ouvertes en ce début d'après midi, le fait était que nous étions dans une période plutôt touristique.

Nous marchions l'un si proche de l'autre. Tu lui évoquais ton sentiment étrange qui te pousse à aller de l'avant. Cette envie de te sentir utile. Peut-être que cela remonte à ton adolescence. En réalité, tu n'en savais rien. L'entendre te dire que tu dois être un super avocat ne peux que te faire sourire. Mais, le meilleur est bien ses lèvres se posant sur ta joue. Un bisou, en pleine rue, tu es juste fan qu'il puisse assumer d'être avec toi. Durant les mois touristiques, il y avait bien plus de monde dans le centre ville. Ce qui permet d'obtenir une bonne économie. Des boutiques étaient ouvertes, nous marchions toujours. Je viens à passer mon bras autour de son bassin pour me coller contre lui. Mon torse contre son dos, mon entre-jambes contre son postérieur. Mon bras l'entourant, ma large main posée sur son ventre. Mon menton venant se mettre sur son épaule. Je lève mon autre bras pour lui désigné une boutique de vêtements.

« On va y faire un tour ?. »

Un moyen comme un autre de savoir qu'il va se déshabiller même s'il va essayer d'autres vêtements enfin, il fait comme il l'entend. Je reste un petit moment dans cette position. En profitant pour l'embrasser dans son cou. Mon second bras qui venait de désigner la boutique avait retrouvé la taille masculine de mon mec. Redressant légèrement ma tête pour lui dire à l'oreille.

« Par contre, faut faire des courses pour ce soir. »

Tu laisses sous-entendre que vous étiez déjà habitué à une certaine routine mais ce n'est pas le cas. Tu te réfrénais car si tu t'écoutais, tu l'entrainerais directement chez toi. Tu lui arracherais toutes ses fringues pour lui faire l'amour comme un dingue. Sentir sa peau frémir. Entendre sa respiration s'accélérer, ne faire plus qu'un avec lui. Tu devais te calmer, ne pas brûler les étapes. Alors, tu le retiens contre toi, le serrant entre bras pour profiter de sa présence, de son corps.